par Phil77 » 07 Déc 2014, 18:38
Plus d'une semaine après, ce qui est finalement assez peu mais avec cependant bien plus d'écoutes, je vais proposer une nouvelle review. Plus longue que celle que vous pouvez retrouver plusieurs pages avant et qui n'est clairement pas une référence, peut-être plus ennuyante à lire pour chacun mais bon, il n'y a rien de mieux que d'écrire pour partager ses émotions. Un nouvel album d'AC/DC, c'est un événement pour chacun. Avec Rock or Bust, j'ai eu l'impression que deux catégories se sont formées: celle des grands impatients à la salive aux commissures des lèvres, bref ceux qui en voulaient et qui en demandaient. Et il y avait les autres, les plus reculés sur la chose. Déplorant un Malcolm absent, un Phil qui déraillait comme le Rock 'N' Roll Train, un single qui ne faisait pas forcément mouche, tout pouvait se résumer chez eux avec ce leitmotiv connu mais bougrement efficace: "Wait & see". Pour être tout à fait honnête, j'étais dans cette dernière caste avant la sortie. Pourquoi ? Je ne sais pas. Play Ball m'avait plu en Octobre, Stevie Young prenait le relais ce qui donnait un goût de Blow Up Your Video Tour, Phil semblait encore être au top musicalement... Alors pourquoi ne pas l'attendre comme les autres, comme d'habitude ? Un mystère, mystère qui a très certainement "tâché" mes premiers tours de roues avec ce cru 2014. Dans ma première review, j'avais par exemple souligné un manque de pêche au niveau des refrains et des rythmes et une certaine difficulté avec Got Some Rock & Roll Thunder, entre autres. Après ma première rédaction, je me suis totalement éloigné de Rock or Bust, sans penser à mes prochaines écoutes ni à une seconde review. Celle-ci.
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Tout commence dans mon TER habituel, mardi, sous les coups de neuf heures du matin. Écouteurs sur les oreilles, l'esprit rivé sur mon TD de pratique orale d'Anglais, une pensée me traverse la tête: "Merde, les reviews que je faisais sur Rainy Paradise, au début de Louder! avant que tu déconnes et sur le site de Raph', c'était pas trop de la daube alors que celle que j'ai faite pour H2 est finalement bien naze. Faut que je me ressaisisse bon dieu. Faire un vrai truc comme je savais faire, ouais c'est l'occasion. Le programme pour la fin de semaine: réécouter Rock or Bust, le ré-analyser, refaire une review. Il y a des choses à dire." Me voilà embarqué pour un nouveau bras de fer avec Rock or Bust, cette fois-ci prêt à en découdre et à y noter ses subtilités, ses détails qui font que. Ma fin de journée approche, je reprends mon TER, j'évite de me mettre l'album, il faut que j'attende d'être chez moi, au chaud et concentré. Les jours passent, le LP tourne et tourne encore. S'arrêtera t-il de tourner un jour comme Black Ice ? En tout cas avec cette entame très "Nervous Shakedown-ienne" pour le titre éponyme, je suis tenté de répondre par un bon gros "NON". Le nouvel album serait-il plus couillu et roots que le précédent opus ? L'impression est là. Immédiatement, la nouvelle production de Brendan O'Brien (plus chaude qu'en 2008, à noter) se fait sentir: les guitares sont plus vives, mieux mises en avant, juste meilleures. Les couplets passent tout seuls, même si les refrains manquent d'un petit enchaînement crucial pour les rendre plus mémorables. Rien de bien grave, le boulot est fait, bien qui plus est. Un bon opener avec un groupe au rendez-vous, ça fait plaisir. Le single principal Play Ball prend le relais. Mon avis d'Octobre ne change pas, j'aime beaucoup et en l'écoutant, j'ai la patate, la vraie. Ça donne envie de bouger, de remuer, bref je sais ce que j'écoute: AC/DC. Les quatre lettres magiques et l'éclair fonctionnent encore, bordel ! Mention spéciale aux 20 dernières secondes de la chanson et sa montée sur le refrain qui conclue à mes yeux parfaitement ces à peine 2 minutes 50 (2 minutes 47 pour être exact. La précision, c'est le bien). Vivement les versions live !
Rock the Blues Away se lance dans l'arène et je ne peux m'empêcher de revenir sur mes propos. Beaucoup l'assimile à Anything Goes et en font une cible toute faite. Je risque de me faire chasser à coups de gourdins mais tant pis, j'apprécie beaucoup ce titre. Oui vous avez bien lu ! Relisez la phrase. Allez, faites-le. Maintenant que j'ai perdu 85% de mes lecteurs, je peux argumenter façon minimum syndical mes propos. Nous y retrouvons en effet un semblant d'Anything Goes dans les lignes de chant mais pour moi, ça s'arrête là. Non à vrai dire, si j'ai une comparaison à faire, ce serait plus avec des Get It Hot et autres morceaux "joviaux" période 75-76. J'y vais fort, je le conçois mais je le perçois ainsi. Pour une allusion plus récente, je lui trouve un soupçon de Rocking All the Way... Cependant, j'ai du mal avec les refrains mais les couplets et ce riff sympathique relèvent le tout. La dernière minute met en avant Angus dans ce Rock the Blues Away plus taillé pour la rythmique impeccable de Stevie. C'est du bon, je prends. Nous enchaînons avec Miss Adventure et Dogs of War qui pour beaucoup sont à classer parmi les "highlights" de Rock or Bust. Nous apprécierons plus particulièrement les guitares sur Miss Adventure et surtout la caisse claire de Phil, plus rendre dedans et plus grave. En revanche, à mes yeux, ces "Na na na na" ornant les 2 minutes 52 auraient gagné à être absents. Un côté assez chantant s'installent avec eux, certes, mais assez poussif en même temps. Tant pis. Ne boudons tout de même pas notre plaisir que diable ! Dogs of War est très prenante également. Cette intro, précédée par un fade-in, m'ayant rappelé celle de Stand Up (qui n'a rien à voir, allez savoir pourquoi...) accompagnée des back vocals d'Angus est une vraie valeur sûre pour les futurs concerts. De quoi faire un peu de mise en scène et d'autres choses, vous me suivez. Nous avons des refrains plutôt bien construits et des chœurs omniprésents, de quoi laisser une bonne impression et durable pour l'auditeur. Pour terminer avec les chiens de guerre, le fade-out toujours emmené par la voix d'Angus réussi à faire son effet et témoigne d'un certain travail de production, d'une volonté de faire quelque chose d'abouti.
La seconde partie de l'album est amorcé par Got Some Rock & Roll Thunder. J'ai dit précédemment qu'elle ne me faisait pas un grand effet, un ressenti que je partage encore aujourd'hui. Il manque quelque chose, quelque chose qui puisse combler ce vide durant les couplets et surtout les refrains avec qui j'ai beaucoup de mal. Jusqu'au bout j'ai espéré avoir cette montée en puissance, cette note ou ce coup de baguette qui me fasse passer d'un "Ouais bon, on va voir ce que ça donne après..." à un "Ah mais en fait c'est pas trop mal !" Première vraie déception sur ce Rock or Bust. Le ventre mou de l'album serait-il arrivé ? [i]Hard Times est prêt à dire le contraire. Très Decibel dans son exécution, Hard Times ne manque pas d'avoir un groove qui lui est propre avec ses guitares délicieuses et évidemment, un Phil Rudd toujours simple mais toujours trippant. Je n'en ai pas parlé une seule fois, il est temps: Brian pète du feu de dieu et ce depuis le début de la tracklist. Il (y) a du cœur et ça se sent ! Cette septième piste est dans la lignée de Black Ice, dans le bon sens du terme. Carré, groovy, chouette à entendre, la sauce prend parfaitement. Ensuite, un autre de ce qui est considéré comme un pilier de Rock or Bust fait son apparition: Baptism By Fire. Fils spirituel d'un Shake a Leg, Baptism By Fire marque le retour d'un AC/DC branché à la puissance maximum sur un générateur électrique. Les bases sont posées d'entrée, ces bases qui vous font comprends qu'on va s'en prendre dans les dents pendant 3 minutes et quelques. Et ça déroule, ça déroule, ça déroule... Voilà enfin le vrai up-tempo qui commençait à se faire désirer. Ravageur, je dirai. Rock the House et Sweet Candy sont les avant-derniers morceaux de la galette et qu'avons nous au programme ? Un titre très remuant que n'aurait pas renier un petit groupe appelé Led Zeppelin comme beaucoup l'ont noté (rassurez-vous, ça reste du AC/DC dans le fond) et un titre très classique promulgué par une métaphore grosse comme un camion. Nous avons encore affaire à deux morceaux dans la moyenne, aux les alentours de 2 minutes 45/3 minutes, ce qui est parfait pour éviter la redondance des riffs et de faire traîner en longueur les débats. Onzième chanson ! La fin est là, Emission Control mesdames et messieurs. Assurément ma préférée de Rock or Bust en grande partie grâce à l'utilisation de la basse de Cliff, magnifiquement mise en avant dans le mix. Je peux comprendre la difficulté que peuvent engendrer les pré-refrains et je comprends que certains peuvent les taxer de "chiants". Pour faire court, c'est un titre qui passe très bien et est finalement assez différent de ce que nous avons pu entendre auparavant sur ce disque. malheureusement, le fade-out final marqué par le solo manque de punch pour conclure l'album. Dommage que les ultimes instants se finissent en queue de poisson, vraiment dommage.
Alors ? Bon ou pas ce Rock or Bust ? Bon, aucun doute possible ! Brendan O'Brien a légèrement réorienté sa production pour mettre au centre de tous les débats les guitares, bien plus incisives et pêchues que sur l'aîné Black Ice. Toujours pour différer de Black Ice, Rock or Bust possède une vraie homogénéité entre ses titres ce qui n'était pas vraiment le cas en 2008, la faute peut-être a une tracklist un peu surchargée et ayant un arrière-goût de "remplissage". Avec Rock or Bust, c'est onze titres pour approximativement 35 minutes de son honnête, qui sonne vrai et qui parle. Ce n'est pas la voix de Brian qui nous dit le contraire, ni la rythmique de Stevie et les lignes de basses de Cliff ou encore les solos d'Angus ou Phil, que l'on devine aisément en train de cloper pendant l'enregistrement de ses parties de Hard Times... Après ce seizième effort studio des boys, il y a de quoi être plus que jamais remonté pour la future tournée.
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Phil77 le 08 Déc 2014, 18:59, édité 2 fois au total.