tags_07 a écrit:Dernière question, ceux qu'ils l'ont interviewé, avez-vous évité de poser justement certaines questions dérangeantes (sur son départ notamment....).
Non, et en particulier sur cette interview là qui couvre pas mal de points "sensibles" tout de même. Pour résumer rapidement, nous prévenons toujours au préalable l'interviewé qu'il sera entièrement libre de ne pas répondre à certaines questions sans demander de justification pour autant. Nous avons la liberté d'évoquer ce que nous souhaitons, mais chaque personne, quelle qu'elle soit, a droit à son jardin secret. Peut-être grâce à cette approche, Il fut très très rare qu'un interviewé ait délibérément décidé de ne pas répondre à une de nos questions.
Après, il y a clairement une psychologie de l'interview. Aujourd'hui, on se rend compte que les interviews sont très souvent devenus des courses au buzz. On en arrive à voir des journalistes demander à des politiques, pour faire le buzz sur leurs antennes, et du coup avec une lourdeur incroyable, s'ils seront candidat ou non etc... tout ça au détriment du fond.
On essaie pour notre part d'avoir une approche différente. Dans l'idéal, on souhaite qu'à la fin de l'interview, l'interviewé se dise "tiens, c'était pertinent, et original", que ca l'ait un peu interpellé.
Et puis on a tous des questions qu'on adorerait poser mais qu'on se refuse de poser. Parce qu'il faut garder en tête que nous sommes des illustres d'inconnus pour le gars en face, et qu'ils ont beau être des "personnages publics", il faut toujours faire la part des choses entre le "journalisme" et l'ingérence ou l'intrusion. C'est ce qui s'est passé avec cette histoire de setlist sur la tournée Black Ice où, une première fois, la question fût légitime, une deuxième aussi, puis après, totalement déplacée voire très lourde. Ca a donné l'impression au groupe d'appartenir à quelqu'un et ce sentiment là est terriblement oppressant, étouffant. Donc il faut trouver un juste milieu, avec une certaine délicatesse dans les approches, un peu de psychologie.. C'est ce qu'on essaie de faire.
Il y a quelque chose d'assez frappant dans cette interview je trouve, c'est le passage où Chris parle de la photo. Nous, en tant que fans, avons tendance à monter ces hommes au pinacle, mais on se rend compte que pour Chris par exemple, cette photo avec Phil et Simon représente quelque chose de très terre-à-terre et de simplement humain et on peut ressentir assez bien dans ses paroles le choc que ca lui a fait de s'être un peu fait "voler" ce moment.
The Stones gave us an hour – that’s a dangerous thing to do. You don’t give us an hour before you go on, mate [...] The whole band just nailed it. We got into the van offstage and went, “Yeah, f**king follow that!” - Phil Rudd - Drum Magazine - 2005