par iangillan » 10 Juin 2017, 20:00
Après plusieurs semaines d'écoute intensive, voici un track by track de Infinite, qui vaut ce qu'il vaut.
Time for Bedlam : alors là, je fais amende honorable, du moins en partie. J'avais écrit après quelques écoutes que c'était « hyper intéressant » (si ma mémoire est bonne), et je rendais hommage à la capacité du groupe à être créatif après 50 ans de carrière ou presque. Seulement voilà, je mettais des bémols sur la ligne mélodique, je chipotais, bref … J'étais très en-deçà de la valeur de ce titre.
Une fois de plus, un titre de Purple, ça semble accessible, joliment mélodieux et punchy, et on croit qu'on maîtrise, après toutes ces années. Erreur. Erreur que commettent bien des critiques (qui écrivent leurs reviews après une petite poignée d'écoutes), bien des fans, dont moi … Ce titre est GRAND. Point barre. 9/10
Hip Boots : pareil, enfin presque. On est dans un registre complètement différent, mais il y a une constante : la/ma capacité à sous-estimer un titre comme celui-ci, capacité dont j'ai amplement fait preuve, et je n'en suis pas fier. (Pour sauver mon honneur, j'ai été un des premiers sur le site Purple à rétropédaler (pardon pour la vanité, mais j'étais en retard sur Time for Bedlam, alors je peux me vanter d'être en avance sur Boots). Tout ça pour dire que cette chanson est un hard rock plus convenu que Time, joliment simple, avec de très chouettes paroles qui swinguent à l'unisson du riff. C'est BON. 7,5/10
All I got is you : Nettement plus FM, largement accessible, et donc... on aime bien d'emblée, mais on peut sous-estimer. Mince, je me répète. N'empêche que la mélodie des strophes semble sortie d'une session de Perfect Strangers, album largement FM (selon les standards de DP). Oui, mais une fois de plus, une fois encore, une fois de trop, on passe à côté d'une grande chanson si on ne l'écoute pas environ 30 fois. Morse est sobre, mais excellent. Les paroles font mouche – comment parler d'une rupture de façon astucieuse ? Pas facile ! 8,5/10
One Night in Vegas : Très sympa, mais sans plus. De prime abord, assez convenu : tempo moyen+, mélodies des strophes de type rock'n'roll 50s. Le refrain et le break sont du Purple pur jus, et ça tire vers le haut. La rythmique (Paice) fait des merveilles pour faire bouger le titre et le sortir de sa zone de confort. Ca marche bien, au final. 6,5/10
Get me outta here : Feeling hard meets reggae. Pas déplaisant, mais ça me passe un peu au-dessus de la tête. 5/10, peut-être un peu plus à la longue, 6/10 quand je suis bourré. Mais c'est le genre de titres que je redoute un peu chez Purple, une chanson dans la zone de confort. Si leurs albums se résumaient à ce genre de choses, j'aurais décroché depuis longtemps (cf. le moyen « Abandon », de 1998 – pas mauvais, mais un peu ennuyeux)
The Surprising : les arpèges ont donné leur nom à ce titre – à l'origine, « The surprising Mr Morse » (titre de travail) – mais Gillan embraye sur un non moins surprenant « It wasn't quite the curse of Tout-ankh- Amon ». Cette chanson, nettement plus ambitieuse que les précédentes hormis « Time », va explorer le côté prog du groupe : mélodie, contrastes, dynamique... Et putain, c'est beau !! Magnifique en live. 8,5/10
Johnny's Band : Rien à voir avec la précédente... Ca swingue, ça groove, ça rigole (texte). Le riff et les couplets sont excellents de simplicité. Bémol pour le refrain (qui aurait gagné à être moins facile et moins répétitif). Citation de Louie Louie. DP sait faire dans tous les registres, du plus intense au plus facile … en apparence – dont celle-ci. 7,5/10
On Top of the World : une sorte de jam purpléenne, un truc de live, transformé en chanson. Texte amusant (Gillan à poil avec des prostituées sur le toit d'un immeuble en Asie). Le refrain est très réussi, dans le genre sans prétention. 6,5/10
Birds of Prey : putain quel riff (c'est de Glover)! C'est d'une simplicité biblique au départ … dans le genre meilleurs versets de la bible. Puis le riff devient plus épique, s'épaissit, clame… Les couplets sont magnifiques, chant, texte et mélodie !!! Tout s'accorde à merveille.
Et que dire de Airey, épique lui aussi sans être prétentieux … Oui, mais … MORSE !! PUTAIN MORSE !!! MORSE t'es un grand guitariste, et t'as beau sourire comme le gentil gars dans ton T-shirt laid, t'as beau pas envoyer chier tout le monde, t'es un grand guitariste !!!!! Le DVD nous offre un grand moment à cet égard. Non, deux : le solo de Morse sous la houlette de Bob Ezrin, et la performance vocale « amazing, superb » de Gillan . Bon, OK, c'est juste àmha la meilleure chanson de Purple depuis « Perfect Strangers ». 10/10 ? Ou presque : 9,75/10.
Roadhouse Blues : Je ne saisis pas très bien l'idée (il n'y en a probablement pas, à part « les gars, vous auriez pas envie de faire une reprise ? »). Je suis partagé entre la perplexité et mon côté fan ravi – car j'aime presque autant les Doors que Purple, un peu comme un fan des Guns et des boys qui serait au bord de l'orgasme parce qu'il voit Axl/DC sur scène. Sauf que j'ai un peu de mal à jouïr sur ce titre. C'est bien, c'est sympa, mais bon … Il manque le côté sombre de Morrisson. On va dire hors compétition. (6/10 s'il faut vraiment mettre une note.)
A la place, j' aurais préféré « Paradise Bar », qui ne casse rien, mais qui est une bonne compo originale (6,5/10), que je n'ai pas sur CD parce que j'ai pas envie d'acheter je ne sais quel maxi single ou autre support redondant, avec « Black Night » ou « Smoke » en bonus live (je baille). Pour les mordus, c'est une chanson basée sur un excellent riff très relax (avec un refrain de bonne qualité chanté sur le même riff). Les couplets sont moyens, par contre (du Gillan peu inspiré). Quelques belles idées de Airey/Morse (dont les notes d'intro).
Whether I'm drunk or dead -- I really ain't too sure ...