Me revoici après de longues semaines sans internet, de longues semaines de taf', vacances (vive la haute montagne!!!), exams, déménagement, apéros, glande et surtout concerts avec, entre autres, Nashville Pussy au festival Au Pont Du Rock à Malestroit et surtout, la dantesque 7ème édition du Festival du Bout du Monde (11-13 août, Crozon, 29). Sans doute le plus gros rassemblement de musiques du monde en France, à l'affiche fabuleuse (bon, OK, on n'aura pas entendu des masses de larsens pendant le week-end mais on aura quand même eu droit à du très lourd pendant ces trois jours). Review!
Je vais volontairement passer sur les petits détails qui font le charme de ce genre de festival mais qui restent secondaires ici, à savoir le camping, les sanitaires douteux, la bière qui coule à flots. Juste pour dire que l'organisation ne s'est pas payée notre tête sur le coup: nombreux stands de bouffe et de boissons, très variés: agriculteurs du coin très présents, les classiques Kebab mais aussi une crêperie, une rhumerie, un tex mex, un stand spécialisé dans la pomme de terre et les innombrables buvettes pour faire passer tout ça (attention, ici on sert les produits locaux, à savoir le Breizh Cola ou la fantastique bière Coreff de Morlaix).
On rentre dans le vif du sujet: premier soir: on décide de rester autour de la Main Stage. Un rapide coup d'oeil sur les deux autres scènes ne nous aura pas convaincu. Et nombreux sont ceux qui attendent le show de Goran Bregovic sur la grande scène. Une bonne heure de musique des Balkans, menée de main de maitre par ce grand monsieur, rock star yougoslave et compositeur de musiques de films pour Kusturica. Avec son orchestre des mariages et des enterrements, il laisse peu de répit au public, jusqu'à l'interprétation magistrale de son tube, "In the Death Car", sans Iggy Pop mais qu'importe, ça le fait quand même!
Le gros morceau de la soirée, c'est Robert Plant. Après l'avoir loupé plusieurs fois cette année, je ne pouvais décemment pas mettre une croix dessus. quelques rumeurs faisaient état du fait du fait que Plant et le staff du festoche avaient une surprise de taille, du genre la venue de Jimmy Page en guest star. Balivernes! Pas de Page ici. Mais un concert de malades, ça oui! Du grand art. Je ne vais pas m'éterniser. ACDC2THRILL nous a déjà raconté son show de Lille et Gibsonboy nous a tout juste ramené sa carte postale de Colmar. Juste pour dire que l'on a eu le droit également au splendide Black Dog, à Going to California (annoncé comme une histoire de "montagne brumeuse": je m'attendais à prendre Misty Mountain Hop en pleine face. Pas grave...), Gallows Pole, Hoochie coochie Man enchainé à un monstrueux Whole Lotta Love, et divers autres morceaux (solo? Led Zep? je ne connais pas assez le dirigeable pour le dire). Setlist:
01.Tin Pan Valley
02.Seven and Seven is
03.Black Dog
04.Morning Dew
05.Going To California
06.Friends
07.Freedom Fries
08.Four Stick
09.Gallows Pole
Rappels:
10.The Enchanter
11.Whole Lotta Love.
Après ce grand moment, on enchaine avec Ismael Lo. Chanteur africain que je découvre, un show formidable, un pêche d'enfer. Ce mec n'a pas eu à rougir devant le monstre qui a cramé les planches juste avant. Un epu trop communicatif avec le public, il n'empêche que sa musique, très colorée, rythmée, à la fois festive et subtile aura mis tout le monde d'accord. Ca vaut le coup d'oeil!
Deuxième jour: les hostilités commencent plus tôt. Ce samedi est une grosse journée en perspective. Cette fois, on décide d'être plus attentifs à ce qui se passe sur les petites scènes. On découvre alors Anis, vous savez, le tube de l'été de France 2! Très sympa. Des textes qui font mouche, une musique jazz/blues très bien maitrisée. Nan, franchement, dans le genre tube de l'été, ça en jette beaucoup plus que Yakalelo!
Le réunionais Danyel Waro aura quant à lui mis le feu au chapiteau à deux reprises dans l'après-midi. En alliant simplement percussions et chant que nous qualifierons de tribal, on a eu l'impression d'assister au show d'un big band. Puissant, carré et minimaliste. Très bon.
On continue le tour des petites scènes avec le concert de Paco Ibanez. Il était très attendu, ce bonhomme, grand chanteur espagnol, revisitant un répertoire traditionnel de complaintes et autres chants traditionnels espagnols remontant loin (12ème siècle pour l'un d'entre eux!). Mais un son execrable, une guitare désaccordée et un discours politique gentil mais assez simpliste ont rendu sa prestation décevante. Dommage. A revoir, surement de nuit, en plus petit comité.
Pour finir la journée, les furieux de Dupain ont mis le feu sous le chapiteau, malgré un son minable (trop brouillon, trop fort). On a surement été aidés par les plusieurs verres de Tequila ingurgités tout au long de la journée (excellent breuvage pour un festoche, soit dit en passant!).
Bon, c'est pas le tout, mais il s'est passé pas mal de trucs sur la grande scène en cette grande journée du samedi. A commencer par Lila Downs. Cette femme a une pêche incroyable. Musique latino et textes engagés pour cette pile électrique, à qui l'on collerait trop facilement une étiquette de Joan Baez mexicaine. Bon, c'est devenu vite répétitif et ses musiciens n'étaient pas tous à la hauteur mais pour commencer la journée, ce fut idéal!
Venons-en maintenant au très gros morceau de la journée: Souad Massi. Je connaissais (et j'adorais) déjà cette chanteuse algérienne à travers ses disques, mélangeant musique africaine, folk, rock, traditionnel algérien. Je ne m'attendais pas toutefois à recevoir une telle claque. Cette femme est exceptionnelle! Elle dégage un charme fou, elle maitrise la scène et sa musique comme personne, et son groupe est tout bonnement prodigieux! Une config' simple pourtant: basse/guitare/batterie/percu. Une ou deux ballades absolument magnifiques calées dans un set survolté comme j'ai rarement vu!
Les deux têtes d'affiches de la soirée n'auront pour moi pas réussi à faire mieux que Souad Massi. Alan Stivell a essayé de faire jeune, embarquant avec lui des DJ's et essayant de nous plonger dans ses expérimentations celtico/rap/technoides. Et malgré une volonté de bien faire évidente et un jeu de lulières fabuleux, ce n'est qu'avec ses classiques (Brian Boru, Suite Sudarmoricaine et le fameux Tri Martolod) qu'il aura réussi à mettre le public dans sa poche... Steel Pulse quant à eux presque réussi à raviver la flamme. Ces légendes du raggae ont délivré un concert sans fausse note, mais un peu répétitif à la longue. Leur look était fantastique, de même pour les lights mais bon, la sauce avait du mal à prendre malgré tout.
Troisième et dernier jour: Là, on n'aura pas vu grand chose. Restés au camping jusqu'en milieu d'après midi entre parties de cartes et apéros à répétition, on rejoint le site du festival complètement imbibés et on se mêle à la foule pour les concerts formidables de groupes de percussionistes roumains et italiens (d'après mes souvenirs quelque peu flous).
La température retombera pour le concert de Bénabar. Très sympathique, ce bonhomme, beaucoup d'humour, des textes percutants mais bon, y s'la pète un peu quand même...
rien à voir avec Johnny Clegg. Ce mec là, c'est toute mon enfance, quand le vinyl "Third world Child" tournait en boucle sur la platine de mes parents. Alors entendre les Scaterlings of Africa, Dela, Great Heart et Asibonanga repris par les 30000 personnes acquis à la cause du zoulou blanc, ça fait quelque chose. Ajoutons à ça un son parfait et un Johnny en très grande forme... Du grand art.
Thiéfaine allait-il réussir à relever le défi lancé par Johnny Clegg, à savoir faire mieux? Ben...ouais! Et de quelle manière! Je ne connaissais le bonhomme que de nom (et de "fille du coupeur de joints") et je n'avais pas vraiment prêté l'attention qu'il fallait au gros topic de Killed By Death pondu il y a quelques temps ici même. Eh bien j'ai pris ma bonne claque bien placée, sans me faire prier pour autant pour tendre l'autre joue. Un son et une orchestration des morceaux très rock et très moderne, implacable. Froid au premier abord, le son de son micro était très faible, les paroles des premiers morceaux sont donc passées à la trappe. Pour la suite, rien à jeter. Et "ze tube de Thiéfaine" pour finir, en accoustique, le public entier chantant la mélodie tout au long du morceau (je pense qu'EirKa a du voir un concert très similaire en début de mois. As-tu noté cette excellente version d'Alligator 427? Géant!). A voir de toute urgence!
Le festival s'est donc terminé avec un concert fabuleux de Dub Incorporation (des locaux, formidables) qui aura définitivement mis tout le monde à genoux et cloturé trois jours mémorables. Ce festoche vaut vraiment le coup. A taille humaine (par rapport à son voisin les Vieilles charrues) mais avec une ambiance énorme, une programmation de haute volée et une organistaion sans la moindre faille.
Merci aux courageux qui auront été au bout!
J'attends vos réactions sur le festoche (quelqu'un y était, ici?), les artistes présents... Bref!
See ya!
