Zurich, 6 avril 2009, témoignage de Pierre | Highway To ACDC : le site francophone sur AC/DC

Carnet de route Europe

Zurich, 6 avril 2009, tYomoignage de Pierre

Quel membre de la communauté H2ACDC n’a pas songé, dans ses pires cauchemars, devoir rater un concert des boys pour faute de billet oublié, de panne de train, où je ne sais quel empêchement briseur de rêve ? Hé bien j’ai flirté, et très concrètement, avec cette sensation que je ne souhaite à personne.

La route fut belle jusqu’à Zurich, de ce côté là pas de problème, si ce n’est des travaux à répétition entre Bâle et Zurich qui freinent l’allure : circulation alternée, 80 km/h, radars à gogo. Mais enfin, Highway tout le long, Magnifique journée ensoleillée, la France est vite laissée derrière moi, et très vite se profilent Bâle, Berne puis Zurich. J’arrive aux portes de la ville à 19 h, je crois avoir fait le plus dur, je me trompe.

La circulation dans la ville est dense, et la signalétique indiquant le Hallenstadion inexistante. Cela me surprend autant que cela m’inquiète, j’ai le souvenir d’un concert des Stones à Lausanne en 2007 où les parkings puis le stade étaient fléchés dès la sortie de l’autoroute. Là, c’est raté. Les minutes passent, un coup de fil réconfortant à Jul’, qui me confirme qu’arriver à bon port n’est effectivement pas chose aisée, puis un SMS de Miclo me donnant à son tour de précieuses indications, m’incitent à persévérer. Il est presque 20h, je décide de ressortir de la ville pour mieux y entrer de nouveau, et de trouver ce fameux Z sur un panneau, symbole de la salle... Eureka, le voilà enfin, ce petit cailloux sur mon chemin, guide salvateur ! AC/DC j’arrive.

Je me stationne dans le parking gigantesque voisin de la salle. Un parking en silo comme savent si bien les concevoir nos voisins helvètes : pour moi ce sera le 6e étage, sur le toit en plein air. Sur le parking des bus qui ont depuis longtemps déposé les fans suisses et allemands, un fan sympa qui écoute à fond le groupe sur un poste radio improbable me conseille de payer mon stationnement avant d’aller au show. Je lui en serai des plus reconnaissant quand sous mes yeux se profilera une file d’attente gigantesque devant les caisses du parking une fois la tornade AC/DC passée...

20h35 : j’entre dans la salle. Une fourmilière géante... Incroyable à peine 25 minutes avant le show. Hall central, buvettes, couloirs de circulation à l’étage, c’est de la folie. Un boucan d’enfer, c’est déjà la fiesta... la bière coule à flot dans une ambiance bonne enfant. Je savoure l’instant, alors que je viens de vivre un week end très éprouvant. C’est cela l’existence. On dit adieu à un être cher, qui quitte ceux qui l’aime pour ceux qu’il a aimé, et la vie reprend son cours, presque comme avant, mais plus jamais tout à fait. J’ai les larmes aux yeux à vrai dire, tout se chamboule dans ma tête. Je pleure, ça finit par sortir. Je respire. Je suis prêt. Il faut vivre, se souvenir, et avancer.

Jul’ vient me chercher à l’entrée de la tribune (U1), et nous gagnons nos places. Nous sommes idéalement placés ! Côté Malcolm, travée basse, à 20 mètres de la scène. C’est mon premier show en gradin depuis le Bercy 1991... La fosse et toute l’arena sont pleines comme un oeuf. On pouvait craindre quelques soucis de remplissage compte tenu du report de la date, il n’en est rien ! La salle, totalement rénovée en 2005 est superbe, et un peu moins vaste que Bercy. J’ai raté la première partie, Band Redwood, un groupe local. Un peu longuet apparemment, mais une chanteuse, Nicole Kammermann, non dénuée de charme...

21h pile poile à l’horloge du Hallenstadion. Extinction des lumières, hurlements. J’ai une pensée pour Titan, absent pour cause de report. Le film démarre. Mes impressions de Bercy se confirment, le groupe a vraiment touché juste avec cette entre en matière, c’est esthétiquement très chouette, drôle et superbement scénarisé. Spectaculaire aussi. « Rock’n roll Train » ! Costume bleu nuit pour Angus, tenue noire pour Malcolm. Le son est limpide, fort mais très bien dosé. Le public est très réactif, on pourra le comparer tout au long du show à celui du premier Bercy.

Le groupe est en pleine forme, et prend vraiment un plaisir évident à jouer. Brian est très impressionnant vocalement, décontracté et en parfaite osmose avec le public. Il faut saluer aussi la fantastique efficacité de Phil, ce groove puissant inimitable. Il envoie sévère. Cliff et Malcolm sont parfaits, avec des choeurs plus mixés en avant qu’à Paris. Quelle machine incroyable ce groupe tout de même !

Non, pas de surprise dans la set list, même si Brian continue à annoncer tous les quart d’heure une « special song for Zurich »... « Hell Ain't a Bad Place To Be" est magistralement interprétée, on mesure la puissance rythmique de Malcolm, sa précision diabolique. « Back in Black » est superbe, parfaite, et me semble t’il un peu plus rapide qu’à Bercy. « Big Jack » tout comme les 4 autres titres de Black Ice qui suivront sont très bien accueillis, le public suisse connait ces morceaux et les lyrics. Mention spéciale à « Black Ice », imparable, et à Anything Goes, qui désormais me convainc pleinement en live. "Dirty Deeds Done Dirt Cheap" "Shot down in Flames" et "Thunderstruck” sont 3 bombes dévastatrices, de la folie pure. L’audience est soufflée, emportée comme une seule vague, conquise. Le groupe le sent et le sait, et en est comme transcendé.


AC/DC - Shot Down in Flames (FULL) @ Hallenstadion Zürich

Je ne peux que confirmer l’apothéose qu’est devenue « The Jack », dès son intro toute en subtilité bluesy, le strip d’Angus et le plaisir carrément rieur du diablotin. Public in the pocket.


AC/DC - The Jack @ Hallenstadion Zürich

Le show passe trop vite, comme d’habitude. “Shoot to Thrill” n’est jamais de trop. Ce soir là c’est de nouveau un recommencement, une nouvelle livraison sans concession, électrisante et sublime. Le break est une osmose entre un groupe et son public. Pas un claquement de main ne manque, pas plus qu’un « Oï » pendant un “TNT” ravageur. Suivi d’une version de “Rosie“ dantesque. HALLUCINANT final, avec un Angus très engagé sur le catwalk, qui s’appuyant sur le groupe salue la foule les bras tendus, offrande rock’n roll. Phil s’en amuse, et décoche un sourire de contentement espiègle à Angus à la fin du morceau. “Let there be rock“? On touche ici à la quintessence du rock. Comment fait-il ce petit bonhomme pour balancer ça ? Donner toute cette énergie comme si cela était la dernière fois ? Jusqu’à la dernière note de cette épopée qui le voit courir, sauter, ramper à genoux, se rouler à terre. Je l’admire, vraiment. Pendant le solo final, Malcolm et Brian discutent dans la pénombre, alors que les projecteurs ne sont braqués que sur le petit frère. On fume une cigarette, mais on ne le quitte jamais des yeux...

C’est le rappel. “Highway to Hell” et “For those”, ultime baroude d’honneur pour un show d’une efficacité maîtrisée, d’un groupe impeccable, puissant comme jamais, sûr de lui mais combatif et engagé comme un combo de lycée devant un public qui pourrait fuir.

Plaisir, à la sortie du show, de rencontrer avec Jul’ Hard-as-Rock, bardé d’un costume à la Angus du plus bel effet, Dredd, Miclo et Madame, ainsi que Daniel. Tous sont conquis.

C’était mon 15e show du groupe. Avant le Stade de France. AC/DC forever.



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