Temoignage de "Twatwane"
THE PIZZA INCIDENT
Un peu de contexte... Pour ne pas paraître désagréable, je n'ai pas fait de review pour Séville 2. Mais il faut être franc : Brian était poussif et Angus à côté de la plaque. À voir la quantité de mouchoirs utilisés pendant le show, le passage de la clim de l'hôtel au +30°C de l'extérieur a dû avoir raison d'eux. Avouons-le également, j'étais plus occupé à négocier avec mon estomac pour que ma pizza du midi ne finisse pas sur le dos de mes voisins qu'à profiter du concert. J'ai tout de même noté un nom durant ce live : Matt Laug. Énorme ! l'homme de la soirée ! Un jeu incroyable et une frappe de bûcheron, un jeu solide en toute circonstance.
J-2
16 heures pétantes, je n'attends pas une minute de plus pour quitter le boulot et je saute dans ma voiture direction la gare pour prendre le train direction Paris. Bien sûr, je n'oublie pas de passer chez Maman pour lui demander un billet de 20€ pour que je puisse m'amuser avec mes amis.
J-1
Un peu de tourisme chez mes voisins du 75 avant de prendre le train direction Colmar en début d'après-midi. Cette année, pas de montgolfière ou autre vol charter en transitant par l'Afrique du Sud, ça inquiète Maman, elle me paiera mon billet de TGV aller-retour. C'est donc sans encombre que j'arrive à Colmar vers 18h. Mon camarade Jul viendra me sauver in extremis en voiture du déluge qui se met subitement à tomber pour m'emmener au QG familial où l'on passera le séjour. Le déluge ne sera que de courte durée car c'est sous le soleil que l'on retrouve Wallace. Le temps d'appeler Maman pour lui annoncer que mon voyage s'est bien passé que des têtes familières commencent à se montrer : Bolton, Blabla, Tags, King. Les retrouvailles se font autour de quelques boissons alcoolisées. Ils ne diront rien à Maman, ils me l'ont promis ! C'est finalement attablés au restaurant que, the last but not the least : Landslide fera son entrée après quelques 27h de TGV depuis le sud. Une fois les estomacs remplis, les bouteilles de rouge vidées et la promenade digestive effectuée, la question vient à se poser autour d'une dernière bière : à quelle heure part-on le lendemain ? Il est déjà 2h, on décide finalement qu'il sera plus sage de faire une réunion pour en décider.
J-0
"Ça te dérange si on te regarde dormir Twatwane ?" 8h du matin, Bolton, les yeux doux et la voix suave, me salue à sa manière avant de ranger sa caméra Super-8. Que s'est-il passé pendant mon sommeil ? C'est une omerta, personne n'en décochera un mot. Je ne le dirai pas à Maman de peur qu'elle ne s'inquiète. Café avalé, dents brossées, veste à patch sur le dos et billet en poche : on attend que Blabla se décide sur le port ou non de sa capote orange en cas de pluie. Départ vers 9h30 au son de AC/DC, Rammstein, NOFX et Nine Inch Nails avec DJ Bolton aux platines et au volant. On a droit à un déluge de pluie sur la route, Blabla a bien eu raison d'hésiter pour au final ne pas se protéger. On passe le Rhin et la frontière franco-germanique avant d'aller retrouver Godown sur une douteuse aire d'autoroute à l'odeur d'urine (entre autres), affublé d'un bandana et d'un T-Shirt Guns 'n' Roses : Bolton a une idée de scénario, il sort sa caméra.
Les panneaux vers Hockenheimring font leur apparition, les bouchons aussi. On finit par se garer non sans mal sur un des parkings les plus proches du site. Après 30 minutes de marche, nous voilà aux portes du circuit avec chacun une grosse Würst en main. "Oh putain j'ai oublié mon drapeau pour Brian, je retourne à la voiture", Jul repart pour un aller-retour risqué à la voiture, une bien belle preuve d'amour. Il est 14h, l'autorisation d'accéder à ce circuit mythique est donnée. J'ai les yeux qui brillent devant le gigantisme du site : la piste auto, la scène démesurée, les gradins : je fixe chaque détail dans ma mémoire tout en pressant le pas pour accéder au plus vite au Golden Circle.... Qui est encore quasiment vide. C'est finalement au pied du mur que l'on recule : la scène est excessivement haute et en pente montante, ça sera impossible de voir les 3 du fond. Il est 14h30 et la première partie démarre à 19h : l'attente va être longue.
Le temps est parfait et l'ambiance est clairement une ambiance de festival, il n'y a pas de place à garder car de toute manière il faudra se reculer pour bien voir. On en profite donc pour se promener sur le site, visiter le merch et boire quelques pintes. C'est également l'occasion de mettre des visages sur certains pseudos du forum : Jeff59, thejack, Denis (entre autres)... "Ça démarre bien à 17h la première partie ?" me demandent deux Nancéiens. -"Ah non, c'est 19h les gars." -"Woow, on est là depuis 10h, on avait lu 17h, ça va commencer à faire long..." Ils finissent par m'avouer que s'ils sont en Golden Circle, c'est suite à un quiproquo : ils ont simplement demandé les toilettes avant de se faire remettre les bracelets permettant l'accès à la zone. Le public est sans surprise de tout âges, des familles, des groupes d'amis... Avec son lot de spécimens déjà bien imbibés : certains déjouant avec brio la gravité terrestre, d'autres semblent présenter certains problèmes d'incontinence...
Jul finit par revenir sain et sauf, Bur finit par nous rejoindre, exténué, après 43h de route depuis la Belgique, la foule se densifie et le DJ set foireux prend fin : c'est l'heure de Pretty Reckless pour une petite heure.
Rien de bien fou, j'ai trouvé le temps long. Ce n'est pas mauvais mais on s'en passerait au final bien.
20h00
Les écrans géants affichent le logo rouge AC/DC suivi de "Power Up Tour", la tension est palpable. Il n'est même pas 20h30 que le loup hurlant à la lune s'affiche aux écrans : c'est parti !
If You Want Blood : Cette fois c'est sûr, on ne verra pas grand-chose mais qu'importe, le riff de If You Want Blood ne mettra pas longtemps à faire sauter tout le monde. J'ai le sourire jusqu'aux oreilles. Angus semble en forme et Brian me rassure dès les premières lignes de chant. Ça démarre bien.
Back In Black , un titre exigeant qui confirme la forme de Brian.
Les titres s'enchaînent : Demon Fire, Shot Down in Flames... le tempo des morceaux semble un poil plus rapide qu'en début de tournée.
Thunderstruck , point noir habituellement, est finalement exécuté de manière tout à fait honorable.
Have a Drink on Me, Hells Bells, Shot in the Dark, Stiff Upper Lip... Ça envoie du bois, le son est bien équilibré même si la voix semble un peu en retrait. Visuellement c'est un peu pénible mais Angus et Brian se baladent bien partout sur la scène. On peut apercevoir la tête de Stevie pendant les chœurs. Pour Matt et Chris, on ne les verra que sur écran géant. L'ambiance se calme légèrement mais le public est toujours là.
Shoot to Thrill : C'est un morceau que j'aime particulièrement mais j'ai l'impression qu'il fait partie des bêtes noires de Brian. Version impeccable, pas d'oubli de paroles, rien à redire !
Sin City : Une version démentielle, la grosse caisse sur tous les temps de Matt vient apporter un effet rouleau compresseur jouissif, un Angus fou et Brian au top !
Rock 'n' Roll Train : Titre qui me touche particulièrement car il me ramène à ma première date du groupe à Bercy en 2009, c'est toujours un grand moment pour moi.
Dirty Deeds Done Dirt Cheap : Toujours cet effet rouleau compresseur donné par la grosse caisse...
High Voltage : Parfaite en tout point, rien à redire, le "highlight" de la soirée !
Riff Raff : Les versions de 2016 et de Séville 2 étaient laborieuses. Aujourd'hui j'ai enfin eu droit à une vraie version en bonne et due forme ! Angus, que je pensais rouillé à la guitare, m'a finalement sidéré. On est loin du jeu approximatif de 2016 et il a retrouvé son attaque des cordes puissante et chirurgicale !
You Shook Me All Night Long et Highway to Hell : Business as usual.
Whole Lotta Rosie : La fête.
Let There Be Rock : Virez-moi ce solo de fin !
T.N.T. : Brian grimace et semble paniqué et finit par enlever ses ears en oubliant même de chanter un refrain.
For Those About to Rock (We Salute You) : Déjà 2 heures trop vite passées.
Brian est l'homme le plus heureux du monde sur scène, beaucoup de communication avec le public. Angus me semble de moins en moins austère et se lâche de plus en plus. Très surpris de la qualité du concert après Séville 2 et le Power Trip.
Clairement mon meilleur concert du groupe après Bercy 2009. Et également mon plus gros en termes de public... 100 000 personnes....
Une dernière bière pour le debrief, un dernier tournage amateur au Super-8 et c'est déjà l'heure de passer la ligne de départ du circuit pour rejoindre la sortie. Après avoir patienté que le trafic se décante sur les parkings en cherchant un stand de restauration ouvert que l'on ne trouva jamais, King aura le courage de reprendre le volant. Il ne m'aura pas fallu plus de quelques secondes pour m'effondrer de fatigue avant de me réveiller 2h plus tard en terre haut-rhinoise.
Dernière discussion nocturne sur les coups de 4h du matin autour de pâté et de Beaufort avant de mettre la viande dans le torchon. Dimanche matin, heure des au revoirs difficiles après tant d'amour chaud partagé pendant ce week-end. Départ de Colmar vers 12h pour 6h de train avec des souvenirs plein la tête.
Pour conclure : AC/DC est encore vivant et ils le font savoir. Next Stop : Dessel.
