For Those About To Rock | Highway To ACDC : le site francophone sur AC/DC

Discographie

For Those About To Rock

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Date de sortie : 23 Novembre 1981
Line-up : Young, Young, Johnson, Williams, Rudd
Producteur : Robert John "Mutt" Lange
Lieu d'enregistrement : H.I.S. Studio & Family Studio, Paris, France



Titres :

  1. For Those About To Rock (We Salute You)
  2. Put The Finger On You
  3. Let's Get It Up
  4. Inject The Venom
  5. Snowballed
  6. Evils Walks Traduction disponible
  7. C.O.D.
  8. Breaking The Rules
  9. Night Of The Long Knives
  10. Spellbound|
  • Chansons écrites par M. Young, A. Young & B. Johnson


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La Genèse de For Those About To Rock :

C’était tout simplement incroyable d’assister au retour d’AC/DC avec un album d’une telle classe que celle de Back in Black. Qui plus est, et au regard des circonstances que sont celles de la disparition du regretté Bon Scott, remplacé par Brian Johnson. Chanteur quasi inconnu à la chevelure ébouriffée et à la voix aux accents froissés, venant d’une formation nommée Geordie. Après la tornade, le raz-de-marée que fût Back in Black, AC/DC n’avait plus rien d’un groupe comme les autres. Il s’avéra alors très difficile d’accepter ce sentiment comme une évidence, surtout lorsque parût l’album For those about to Rock (we salute you), le successeur de Back in Black.

ACDC 1981

Effectivement, le contenu de ce nouvel opus ne fût pas sans attiser bon nombre de réactions dotées de mécontentement. L’ensemble désappointa les fidèles de la première heure par l’absence de ce qui fit autrefois la singularité d’AC/DC ! A savoir, sa couleur bluesy. Seulement voilà, ici, les compositions sont plus lentes, plus claires, plus mélodiques…….. en un mot plus commerciales. Franchement, je me souviens que mes potes et moi-même avions trouvé la pochette de l’album d’un ridicule sans précédent, le titre, d’une stupidité effarante et les canons, d’un grotesque hallucinant (même April Wine n’aurait osé le faire !)

Brian Johnson et Angus YoungSous la houlette de Mutt Lange (aiguisant déjà ses méthodes qu’il imposera à Def Leppard un peu plus tard), For those about to Rock fut enregistré à Paris. Mais dans un premier temps, le groupe fût loin d’être satisfait du résultat obtenu avec les studios loués pour l’occasion. AC/DC fit une pause dans cette quête du son espéré, en assurant la tête d’affiche de Donington pour l’édition de 1981. A leur retour, Mutt Lange avait trouvé la solution. Il avait rapatrié d’Angleterre un studio mobile qui s’avéra d’une efficacité sans faille. Certes, le son ne souffre d’aucune lacune. Ce qui nous est proposé est d’une haute fidélité sonore sans précédent. Seulement voilà, devant une telle qualité, le piège dans lequel est tombé le groupe, c’est d’épuiser toute une palette sonore où tout se brouille en donnant l’impression d’une unité. A commencer par la caisse claire de Phil Rudd (le Charlie Watts du Heavy Metal) . Mutt Lange a tenté de retrouver la vibration de Back in Black, et ce, bien que les Boyz soient venus en studio avec de nouvelles chansons et avec la ferme intention de ne pas enregistrer une pâle copie de leur album précédent. For those about to Rock ouvre avec sa chanson éponyme. Il ne s’agit pas uniquement de ce que l’on pourrait qualifier de morceau lent, mais une mise en appétit où Brian Johnson présente, au travers de ses paroles, les armes du groupe et ce que les membres en font. Avec pour apothéose, le salut de 21 canons venant rendre hommage à tous les fans de la communauté AC/DC, ceux qui secouent la tête, qui tapent du pied et frappent dans leurs mains. En un mot, ceux qui soutiennent et font vivre le groupe ! Presque 4 minutes se sont écoulées que nous enchaînons sur Put a finger on you. Un morceau digne de figurer sur l’album Alive de Kiss, tant il dégage une puissance mélodique à toute épreuve. Phil entrant dans le jeu avec cette manière si singulière qu’il a de taper sur ses fûts, et de donner ainsi la pulsion propre à AC/DC. Les Boyz nous délivrent ici un brûlot de premier choix, proche de l’extase. Le tout agrémenté de chœurs puissant, empreint d’une vibration on ne peut plus entraînante.

Let’s get it up frise le paradoxe, l’ambiguïté, sonnant comme un fracas détonnant, mais tout en gardant une simplicité efficace. Le morceau atteindra la 13ème place des Charts britanniques, suivi de très près par le titre éponyme de l’album se plaçant en 15ème position. Les fans du groupe, et de Hard Rock en général, l’ont toujours su, mais le savent avec encore plus de convictions maintenant, la musique Rock possède de nombreuses ressources, riches et variées, en matière de productions musicales. Let’s get it up en est l’exemple par excellence.

Inject the venom appartient au cénacle très fermé des morceaux issus de groupes que l’on appelle les Dinosaures du Rock ! L’ensemble sonne de telle manière que cette chanson aurait parfaitement pu figurer sur Flick of the Switch. Morceau au tempo medium généreux, le tout est agrémenté de pauses donnant à l’ensemble une dimension supérieure. Nous sommes ici confrontés à de l’AC/DC de haut niveau et les chorus d’Angus, aux relents funky singularise davantage cette pièce digne d’un chef-d’œuvre. Snowballed enfonce davantage le clou ! Rock puissant, énergique, rapide, nourri d’une section rythmique sans faille et habillé d’un spectre sonore limpide, mais robuste. AC/DC nous percute de plein fouet ! Que les meilleurs survivent ! Il n’y aura pas de quartiers pour les plus faibles !

Brian Johnson on stage 1981La face B débute avec un morceau digne de la grande époque des Rolling Stones. Evils Walks. Morceau tenant la route par ses chœurs brillants et l’ambiance caustique que délivre Brian Johnson. De quoi calmer les détracteurs du groupe………. Même les plus chevronnés et souligner que les Boyz peuvent avoir leur carte à jouer lorsque l’on aborde des concepts et des sujets sérieux. Si Evils Walks n’est pas sans rappeler les Rolling Stones il convient aussi de souligner que Keith Richards aurait très bien pu composer un riff comme celui de COD ! Un riff, au demeurant, sans aucune prétention, trois accords balancés comme ça, spontanément……… mais nous voici avec une pulsion, une vibration comme seul AC/DC sait les produire. Trois accords pour une leçon de groove !

L’une des caractéristiques de l’album For those about to Rock (we salute you) est non seulement l’exploration du spectre sonore (la caisse claire de Phil en atteste à chaque mesure) mais également une incursion en des registres qu’AC/DC évitait systématiquement auparavant. Non pas que l’album en question soit un concentré indigeste de recettes rencontrant des fortunes diverses, où chacun y va de sa chansonnette en un style précis, mais, ici, les Boyz se risquent à des ambiances inédites chez eux. Breaking the rules et ses accents presque reggae en sont l’exemplification incontestable.

Night of the long knives est sans conteste possible le morceau qui a fait et fera grincer les dents des fans de la première heure. On est loin des standards d’AC/DC ! Un refrain chanté sans aucune conviction, si ce n’est celle que de brailler quelque chose dont le groupe n’est même pas convaincu lui-même. Spellbound conclue l’album par son tempo moyen et son air de faille avec Hell’s Bells. Un morceau, qui même si aux premiers abords ne le paraît pas, est constitué d’une richesse très complexe pour qui sait y tendre l’oreille. Tempo moyen……… dans le même crénau que celui de For those about to Rock. La boucle est bouclée. Entre commencent et achèvement, AC/DC s’est livré à un jeu où tous les fans ne sont pas sortis indemnes.

Bien qu’ayant rencontré un succès mondial conséquent, For those about to Rock fût très mal perçu par la majorité des fans de la première heure. Il faut dire que le problème de cet album est d’être paru un an plus tard, et de se voir comme le successeur, mais inéluctablement, comme l’élément comparatif de Back in Black. Dans la carrière d’un groupe, l’album le plus délicat à enregistrer est le second de la discographie. Entendons en ce sens que le succès d’un premier opus conditionne toujours la suite des événements. Pour AC/DC, les événements faisant, même si For those about to Rock est le 9ème album du groupe, d’une certaine manière, il en est le second, du moins, le second d’une nouvelle ère.

ACDC on stage 1981





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