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Témoignages

V) Une tournée française !

Pour Jean-Paul et Richard, AC/DC était devenu une raison de vivre ! Jean-Paul avait vu l’évolution du groupe se dessiner peu à peu depuis 1976 et il était convaincu que le prochain album d’AC/DC serait une apogée évidente, même si il persistait à croire que le groupe ne pourrait jamais faire mieux que « Let There Be Rock » ! C’est donc en Juillet 1979 qu’ils ont découvert « Highway to Hell » et cette fois-ci, en même temps que tout le monde ! Monsieur Boogie-Woogie était parti en vacances et il n’avait pu faire jaillir le nouvel album du groupe de sa baguette magique ! « Highway to Hell » nous est apparu comme un excellent album ! Le groupe faisait preuve d’une parfaite maîtrise de ses moyens ! Tout semblait travaillé et préparé à la perfection ! Justement, c’était peut-être trop propre ! Il semblait manquer ce petit quelque chose de spontané propre à « Let There Be Rock » !
Pour son numéro de Décembre 1979, « Best » proposait une interview du groupe ! De plus, un encart informait les lecteurs des dates de la tournée française….du moins, de la première partie de cette tournée ! Jean-Paul et Richard s’étaient décidés à suivre le groupe à travers l’Hexagone ! Malheureusement, ils ne purent voir le groupe qu’à deux reprises.. à Reims et à Paris ! « A Reims, c’était l’enfer ! Le son était horrible ! Une sorte de gymnase aménagé pour l’occasion ! De plus, certains types avaient du confondre ce groupe avec un groupe de baba-cool ! Il y avait tout un tas de pétards qui se consumaient autour de nous ! Ces types là, qui fumaient leur merde, se foutaient royalement du concert ! Ils étaient là, comme des zombies venant se masser dans une fumée nauséabonde ! » Richard ajoute « Mais Bon Scott avait pris une dimension supplémentaire ! Cette façon qu’il avait d’apostropher le public en faisait une bête de scène indomptable ! Je me souviens très bien, il était vêtu d’un espèce de gilet noir ! Sur le coup, je me suis dit « Ouah, un simple gilet ! Il aurait pu faire un effort ! » Mais dès la fin du premier morceau, je me suis ravisé et ai pensé « Putain, ce mec, même vêtu comme tout le monde, il ne ressemble pas à tout le monde » Je me souviens aussi d’un type qui était là, mais qui ne connaissait pas la musique du groupe ! Il avait déjà entendu parlé d’AC/DC uniquement par ouï dire et avait gagné deux places pour ce concert grâce à une radio locale ou un truc comme ça ! L’acoustique de la salle était si horrible que je n’ai pu m’empêcher de lui dire « Tu sais, c’est pas ça AC/DC ! C’est autre chose ! Ici, c’est pas vraiment les conditions idéales pour découvrir le groupe ! » Il a souri et m’a fait comprendre qu’il avait parfaitement conscience que l’endroit était mal adapté !

Pour ceux qui ne le sauraient pas, le concert de Paris du 09 Décembre 1979 a servi de base pour l’élaboration du film « Let There Be Rock - The Movie » (3) . Ayant fait la connaissance d’un type travaillant au Pavillon de Paris, Richard et Jean-Paul avaient obtenu des informations que bon nombre de fans ignoraient ! Cet ami leur avait par exemple dit que du matériel de télévision avait été amené ou bien encore que Malcolm était venu très tôt voir les roadies pour discuter avec eux !

A Paris, il y a eu deux concerts ; l’un dans l’après-midi, le second dans la soirée ! Deux concerts d’AC/DC dans la même journée …c’était le rêve ! « On avait réussi à se procurer des billets pour les deux concerts ! On s’était rendu à Pantin dès 8 heures du matin.. on voulait être sur d’être aux premières places pour « déguster » le groupe et en prendre plein la tête ! Notre arrivée matinale eût une conséquence inattendue… une conséquence incroyable ! Il était aux alentours de midi, on était là, à proximité de la salle, on discutait avec un pote quand soudain, j’ai vu Bon au loin ! Sur le coup, je n’ai rien dit ! J’avais peur de lui faire peur justement et qu’il ne se sauve ! J’étais comme paralysé ! J’ai dit à Richard, « Regarde à gauche » ! Richard m’a répondu « Putain, je rêve ! » Plus Bon s’approchait de nous, plus on était intimidé ! Et c’est là que nous avons découvert toute la gentillesse, toute la sympathie, toute la simplicité de Monsieur BON SCOTT !!! Lorsqu’il est arrivé à notre hauteur , Bon a tout de suite perçu notre timidité, et c’est lui qui nous a adressé la parole, nous décontractant en une seule phrase ! Jean-Paul ajoute « Il nous a demandé si c’était la première fois que nous voyons le groupe en concert ! Je lui ai raconté ma découverte d’AC/DC en Angleterre durant l’été 1976 ! Il m’a dit « Oh, mais tu es un vrai fan depuis toujours alors ! » et il a éclaté de rire ! Je lui ai parlé du concert d’Avril 1977 en première partie de Black Sabbath, lui faisant part de la peine que j’avais éprouvé pour le groupe ce soir là ! Bon m’a alors répondu « Oublie ça ! C’est de l’histoire ancienne ! » On a évoqué le concert de Reims et son acoustique horrible ! Bon nous a expliqué l’énorme différence qu’il y avait entre une salle vide et une salle pleine à craquer ! Précisant que de toutes évidences ce soir là, des paramètres avaient sans doute échappé à l’ingénieur du son ! Il a encore discuté avec nous un petit quart d’heure puis s’en est allé, nous souhaitant un bon concert et nous promettant de mettre le feu à la salle ! On en revenait pas ! On est resté là, assommé ! On venait de discuter avec Bon Scott ! Et au bout du compte, on venait de parler avec lui comme on aurait pu parler avec n’importe qui !

Pour ces deux concerts parisiens, il y avait trois camps !
Un premier lot de types pensaient que le concert de l’après-midi serait le meilleur concert des deux et que le groupe serait trop fatigué pour assurer un second gig de qualité !
Un second lot penchait plutôt pour l’inverse, pensant que justement le concert du soir serait extraordinaire ! Le show de l’après-midi n’étant en fait qu’un tour de chauffe !
Jean-Paul et Richard appartenaient au troisième lot ! Soit ces fans convaincus que le groupe se donnerait à fond lors des deux concerts !

Lorsqu’ils ont ouvert les portes, une masse de fans s’est ruée dans la salle ! Nous, on a couru comme des malades pour être aux « premières loges » ! Judas Priest assurait la première partie du groupe ! Et lorsqu’ils ont joué, j’ai dit à Richard « Ouah, ils assurent mieux qu’à Reims ! La qualité du son doit les transcender » Comme quoi, des conditions scéniques optimales aident réellement à la prestation d’un groupe ! Je n’osais même pas imaginer ce qu’aurait pu être la qualité du gig d’AC/DC lors du concert parisien avec Black Sabbath, si celui-ci n’avait pas été saboté ! Bref !!!! Etre aux « premières loges » d’un concert d’AC/DC, c’est comme toucher l’extase ! En 1978 au Stadium, mon frère et moi, on était placé au milieu de la salle ! Là, Angus et Bon se trouvaient à deux ou trois mètres de nous ! Hallucinant ! Jean-Paul coupe la parole à son frère et ajoute « Sur « Girls got Rhythm », pendant le second chorus d’Angus, j’ai eu l’impression que Bon nous avait reconnu et qu’il nous faisait un signe ! Moi, j’ai alors levé les bras et les ais secoués pour lui répondre ! Je ne sais pas si c’est un hasard quelconque, tout comme je ne sais pas si Bon nous faisait réellement signe, mais toujours est-il qu’à cet instant précis, Bon s’est légèrement planté sur le morceau ! Il a amorcé son chant alors qu’Angus n’avait pas terminé son chorus ! Il a essayé de rattraper la chose en lâchant un truc genre « eh eh eh » assez comique ! Ceci dit, ‘faut pas rêver, ce n’est pas nous qui avons perturbé Bon ! Il devait y avoir autre chose ! Mais, c’était la première fois où je voyais un plantage dans un concert d’AC/DC ! Quelque part, j’étais rassuré ! Ils étaient humains ! Pas des robots faisant leur truc sans réfléchir ! ».

Ce premier concert terminé, Jean-Paul et Richard sont sortis pour prendre l’air sans s’éloigner pour autant de l’entrée principale du Pavillon de Paris afin d’avoir de nouveau une place de choix pour le second concert ! Richard note que beaucoup de gens, plus qu’il n’aurait pensé, avaient réussi à obtenir des tickets pour les deux shows ! Il n’est pas sûr, mais croit que certains de ces fans ont réussi à rester dans la salle ! En fait, une bonne partie du public est sortie après le gig de matinée pour se repositionner aussitôt dans la file d’attente pour le gig du soir ! Et ce gig du soir fut selon eux LE concert d’AC/DC par excellence ! Jean-Paul précise « Après le concert du Stade de France de Juin dernier, beaucoup de gens ont dit que c’était le meilleur concert d’AC/DC jamais donné ! Certes, c’était pas mal, mais ce n’était pas le meilleur concert ! Loin de là ! Je ne suis pas convaincu que ces gens aient vu AC/DC au Pavillon de Paris en 1979 ! S’ils avaient vu le groupe ce soir là, ils comprendraient ! C’était extraordinaire ! Magique ! D’ailleurs, j’arrive pas à trouver les mots pour exprimer tout ça ! Fabuleux.. mais le mot est faible ! On a appris un peu plus tard que ce soir là, Bon était malade.. mais putain.. il était magique Bon ! Richard ajoute « Un de nos potes est allé voir le groupe à Nice quelque jours plus tard, il avait appris que Bon s’était pété une côte ou un truc comme ça, mais là aussi, son opinion était sans appel ! Malade ou pas, Bon était une bête de scène unique ! Je crois aussi que les conditions scéniques de Paris ont contribué au bon déroulement de ce concert ! A Nice, le son, selon notre pote, était de moins bonne qualité ! Il faut dire qu’à l’époque, on avait de sérieux problèmes de salles en France ! Les endroits corrects pour donner des concerts ne couraient pas les rues ! Maintenant, le Zénith, le SDF, tout ça, ça aide beaucoup pour que le groupe soit en bonnes conditions. »

(3) Voir à ce propos les informations concernant ce film dans la rubrique « vidéographie » du site !

>> VI) Le Roi est mort !
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