Les 15 et 19 janvier 1985, AC/DC quitte quelques jours les Mountain Studios
de Montreux pour mettre le feu au Brésil qui organise la première
édition du Festival " Rock in Rio ". L’immense pays sud
américain fête ainsi le retour de la démocratie après
des années de dictature militaire.
Concerts à part dans la carrière du groupe par leur immensité
(500.000 personnes) et par leur position dans le calendrier, Riomarquera une
rupture dans une période de 12 mois sans concert pour le
groupe.
AC/DC, en effet, ne reprendra la route que le 4 septembre 1985 , après
la sortie estivale de l’album " Fly on the Wall ", alors que
son dernier show en date remontait à un certain 15 septembre 1984 à
Paris Bercy.
Rio 1985, en chiffres, ce fût 600.000 litres de boissons dans 4 millions
de verres. 900.000 sandwichs. 7500 kilos de pâtes. 500.000 morceaux de
pizza. Et le MC Donald's a vendu – en un seul jour – 58000 hamburgers…
Je retranscris ici le compte rendu de ce festival qui réunissait entre
autre Iron Maiden, Scorpions, Ozzy Osbourne, Queen, Withesnake, B52, Yes et
Rod Stewart, paru dans le numéro 217 de Rock’n Folk, paru en mars
1985, signé par Frédéric SERFATI.
" No samba in Rio " effectivement, comme le prouvent les set list…
15.01.85
Guns for hire, Shoot to thrill, Sin city, Shot down in flames, Back in Black,
Have drink on me, Bad Boy Boogie, Rock’n Roll ain't noise pollution, Hells
Bells, The Jack, Jailbreak, Dirty Deeds, Highway to Hell, Whole Lotta Rosie,
Let there be Rock , For those about to rock.
19.01.85
Guns for hire, Shoot to thrill, Sin city, Back in Black, Have drink on me, Bad
Boy Boogie, Rock’n Roll ain't noise pollution, Hells Bells, The Jack,
Jailbreak, Dirty Deeds, Highway to Hell, Whole Lotta Rosie, Let there be Rock
, For those about to rock.
Boa leitura os amigos. Sydney76
" Jouer dans un festival rock c’est comme se marier ", déclarait
avant de monter sur scène Angus Young, le philosophe australien bien
connu des métaphysiciens d’enfer qui daigne parfois jouer de la
guitare pour AC/DC. " La fiancée rencontre le fiancé plein
d’espoir, mais on ne sait jamais ce que la vie vous réserve ".
Sur ces fortes paroles, le Tom Pouce du hard saisissait sa Gibson, et comme
il fait depuis 10 ans à la tête de son gang made in Sydney, s’en
allait mettre à genoux les quelques brésiliens par encore complètement
acquis à la cause du rock fort.
Il faut bien reconnaître que, même pour ceux qui suivant depuis
longtemps les agissements de Pile/Secteur, ses shows sont un peu ce qu’est
la mer pour le poète : toujours les mêmes, mais toujours recommencés.
La mascotte du groupe, une
cloche de 1200 kilos, faisait planer une certaine menace au dessus du centre
de la scène, au grand dam du stage manager, tandis que les deux canons
qui la flanquent achevaient à coup de détonations à blanc
ce que la guitare d’Angus Young avait laissé des tympans des spectateurs.
Quant à Angus, vêtu de son éternel uniforme d’écolier
british, il prenait littéralement possession de chaque pouce carré
du terrain, transformé en champ de bataille. Epileptique du tempo, secouant
sans arrêt, dans une auréole de cheveux trempés de sueur,
un visage convulsé de tics, il a joué pendant quatre vingt dix
minutes, martelant la musique de son groupe du pied, plaçant sans arrêt
des accords meurtriers et des solos de toute beauté. Jouant d’une
main il a escaladé les rampes et a achevé
son sempiternel strip-tease en montrant comme d’habitude ses fesses à
la salle.
Celle-ci épuisée et ravie, lui accordait les oreilles à
la queue et, tandis que les roadies collaient, au bord même de la scène,
un masque à oxygène sur la figure d’un Angus au bord de
la syncope, je pensais à la confidence faite juste avant le set "
l’important ce n’est pas de jouer à la perfection, c’est
de créer une atmosphère ". Ce mardi là, pour des milliers
de Brésiliens, toutes tendances confondues, l’atmosphère
avait la gueule défaite d’Angus Young.