Nous commençons par un groupe du sud de la
France dont le succès ne fait que grandir malgré,
pour le moment, un rayonnement uniquement régional.
Les Electric
Ducks viennent de Marseille, Montpellier et Narbonne. Sans manager
professionnel, ils tournent dans les régions
Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Languedoc-Roussillon, entre
petites salles, bars, et festivals ponctuels.
La philosophie des
Ducks est de coller au mieux à leurs
idoles, et cela passe d'abord par le matériel utilisé :
Gretsch de Malcolm, Gibson d'Angus, Fender de Cliff, amplis Marshall,
même les tirants de guitare sont identiques !
Le show aussi
se veut approchant de l'original, mais les moyens sont différents ! Même si cela fait sourire, la cloche
est présente, et si le spectacle est bien payé, vous
aurez le droit aux Dollars lancés dans la foule sur Moneytalks,
perruques sur le Malcolm, le Cliff et le Phil, sans oublier
le fumigène dans le cartable !
Ce qui frappe d'entrée, c'est le professionnalisme de ce
groupe. De vrais musiciens passionnés, qui vous servent
un spectacle bien léché tout en gardant ce second
degré cher
aux Boys. Dans cette optique, ils ont organisé leurs concerts
en deux parties : une heure de période Bon Scott et une heure
de période Brian Johnson.
Particularité étonnante, Bon et
Brian sont interprétés par le même chanteur,
Guilhem. Batteur de formation, vendeur dans un magasin de musique,
c'est sans nul doute un vrai showman. Habillé en pattes
d'eph' moulant et torse nu sous un blouson en jean sans manche,
il sait reproduire les attitudes provocantes et les célèbres
illades aux filles de Bon Scott.
Mais le plus bluffant, c'est quand il revient pour la deuxième partie,
en débardeur noir et casquette vissée sur la tête, imitant à la
perfection les gestes de Brian Johnson.
Sa voix est excellente. Sans être une copie parfaite de chacun des originaux,
elle passe bien, ne choque pas, et les montées dans les aigus sont respectées.
Pas de yaourt, les paroles sont là, et il les comprend !
Yannick est sans doute l'atout majeur des Ducks,
comme l'est Angus chez AC/DC. Le physique est identique sauf la
taille ; il faudrait lui couper vingt centimètres de jambes
pour ne plus voir de différence ! Il assure le show sans
complexe, prend des coups de folies comme son idole, virevolte,
saute, pétille et pendant deux heures se donne à fond.
Le costume d'écolier est parfait, le strip-tease est respecté à la
lettre, et musicalement c'est du copié/collé : les
riffs, les soli, chaque note est reproduite sans hésitation,
c'est bluffant.
Stéph quant à lui reprend le rôle
de Malcolm : coiffé d'une perruque adaptée, c'est
le sosie du "brain" ! La tête dans les épaules, à cinq
mètres, on s'y croirait ! Cet amoureux de la Gretsch se
martyrise les doigts pour nous délivrer une rythmique carrée,
nette et parfaite. Ayant fait des études d'anglais, il est
l'auteur des paroles des compos personnelles du groupe.
Le rôle discret mais efficace du bassiste
Cliff est dévolu à Mouss. Il y ajoute une culture
sans faille des boys et une analyse fine de chaque morceau.
Enfin, Phil est incarné par Fred, qui
respecte le tchack poum et la nonchalance de Rudd. Il joue le rôle,
mais ce n'est qu'une façade. Il s'exprime nettement plus
sur les compos du groupe !
Pendant le concert, une quarantaine de titres
sont enchaînés, retraçant la carrière
du groupe. Le show est bien huilé : on voit une belle équipe
de pros enchaînant les titres sans baisser d'intensité.
Avec de belles surprises comme ce Jailbreak qui enflamme la salle,
et sur lequel on a droit au strip-tease angusien. Ou un Riff Raff
de folie, avec fumigène dans le cartable ! Pour un instant,
on se croirait même à Glasgow : Fling Thing ! Et quel
plaisir de les voir prendre leur pied sur Let There Be Rock ! Une
set-list classique, mais quel régal ! Le rendu final est
bluffant, c'est propre et ça claque ! Les puristes y verront
quelques minces erreurs, mais l'amateur même éclairé n'y
voit que du feu, et quel feu ! Le chanteur est résolument
arrivé à une technique vocale parfaite, et Yannick-Angus
offre un véritable spectacle copie conforme.
Suivis de plus en plus par des fans inconditionnels,
ils font varier leur set-list au gré des concerts, offrant à chaque
fois un spectacle différent.
À la question, "quel morceau redoutez-vous
le plus de jouer", chacun à son titre noir ! Le batteur
nous répondra "Riff Raff", le guitariste rythmique "Beat
Around The Bush", le soliste "Let There Be Rock, le bassiste "Up
To My Neck In You", le chanteur évoquant quant à lui "Let
Me Put My Love Into You".
Les Electrics Ducks composent aussi des titres
tout à fait dans la lignée de leurs idoles. Ça
sent les Boys à plein nez avec une bonne recherche mélodique,
et des paroles en anglais à double sens. Ils cherchent actuellement
un label
S'ils passent vers chez vous, ne ratez pas ce
spectacle. Certes, vous n'aurez pas l'original sous les yeux, mais
leur copié/collé est assez impressionnant, et on
passe un excellent moment. Nous avons là un tribute-band
de qualité sans doute le meilleur et comme dirait le guide
gastronomique : "Vaut
le détour" !
Et "Approuvé par Highwaytoacdc.com
!"
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