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Vidéographie

Commentaires des Frères Young du DVD Live At Donington

00:22 - Quand vous débarquez à Donington en août 1991, est-ce la plus grande foule devant laquelle vous ayez jamais joué ?
Angus : ce n'était vraisemblablement pas la plus importante, mais sûrement l'une des plus enthousiastes car Donington à cette époque était un des grands rendez-vous du hard rock en Europe, sinon LE grand rendez-vous.

00:57 - En quoi ce millésime était-il différent de ceux de 1981 et 1984 ?
Angus : Celui là était simplement le meilleur, car en fait, la première fois qu'on l'a fait, en 1981, il ne s'agissait que de la deuxième édition des MOR et personne ne se doutait de ce que ce festival allait devenir. Mais années après années, ça a pris de l'ampleur pour finalement s'affirmer au début des années 90 comme l'un des plus grands événements musicaux de l'année.

01:39 - Vos fans sont parmi les plus fidèles et les plus dévoués qu'on ait jamais vus, comment expliquez-vous cela ?
Malcolm : c'est un peu comme le football en Angleterre, ils sont juste à fond dedans et sont capables de nous suivre jusqu'en Russie. Les fans d'AC/DC sont des fans convaincus et sont capables de tout claquer pour nous suivre en tournée et de vendre leur moto et le reste pour nous retrouver sur la suivante. On est fier de ça.

02:43 - Que pouvez-vous nous dire sur la production et l'organisation de cette tournée ?
Angus : c'était une grosse production, c'est sûr. A chaque fois que j'ai vu la scène se monter - car nous avons fait pas mal de show en plein air sur cette tournée - j'avais l'impression de voir se construire un mini-hôtel ; une grosse production, vraiment, beaucoup de canons,
Malcolm : oui, 21
Angus : une paire de gros gimmicks explosifs, une grosse Rosie... un beau gros bébé
Malcolm : des bruits de tonnerre enregistrés
Angus : et un vrai également ! c'était pas un gimmick celui là... (rires)
... et puis la grosse plate forme qui me guidait en allant vers la foule dans laquelle j'aurais largement pu me perdre
Malcolm : tu t'es quand même perdu en revenant (rires)
Angus : (rires) on en a commandé deux du coup

04:06 - Pouquoi avez vous décidé de déployer autant de moyens pour filmer ce concert ?
Malcolm : C'était l'idée de David Mallet, qui a selon nous beaucoup contribué à la vidéo musicale quelle qu'elle soit et qui est lui même un grand fan de musique. Mais ce n'est pas quelqu'un qui fait les choses à moitié et ses projets effrayent souvent les producteurs car le budget explose vite. Mais une fois les derniers réticents conquis, on a pu avoir 25 ou 26 caméras, un hélicoptère et l'aide du staff entier de Donington et des autorités locales grâce aussi au fait que Donington est proche d'un aéroport. En tout cas, tout le monde s'y est mis, car on savait que le rendu serait bon. Ce n'était pourtant pas la plus grosse foule devant laquelle nous ayons jamais joué car comme le dit Angus, il devait y avoir 400 000 personnes à Rio mais le show de Donington - notre 3ème - s'était vendu si vite, qu'on savait où on allait et on a pu anticiper et tout donner. Pour dire vrai, on avait quand même la pression car tellement d'argent avait été investi là dedans qu'on avait pas intérêt à foirer le show. Finalement tout ça nous a sublimé.
Angus : Oui, imaginez, tout est mis en place pendant des jours, un tas d'argent est investi, la foule est impeccable et le groupe foire complètement ?! (rires)

06 :36 - Avez-vous répété pour ce show ?
Malcolm : Bof non pas vraiment, on a juste jaugé la scène, dans sa longueur et sa largeur pour la mesurer et se l'approprier. De toute façon à Donington, quand tu fais un soundcheck, c'est plutôt un mini gig, une sorte de warm-up étant donné qu'il y a au moins 3 000 personnes bossant sur le site en même temps...

07 :26 - David Mallet a-t-il une manière spéciale de travailler pour que vous luis soyez si fidèle?
Malcolm : oui, il a fait beaucoup de show TV avant de faire des films et c'est une bonne école je crois. En plus il est pas mal branché grivoiserie aussi, l'uniforme l'a toujours excité... et quand il a vu Angus avec, c'était comme si c'était écrit...
Angus : Et Britney n'avait pas encore été inventée (rires) elle était même pas née ouais !
Malcolm : Quand david est arrivé dans la musique, y'avait tout ce qu'il aimait, le rock'n'roll, le sexe, la déconnade et il est naturellement parvenu à faire un sacré film de Donington.
Angus : et c'était pas facile, il y a tellement de paramètres : la météo, les lumières, les cameras etc... Mais tout ça le passionne de toute façon... Il devrait essayer l'uniforme tiens, c'est sûrement moins cher en plus.

09 :49 - Comment avez-vous choisi la setlist pour ce show ?
Angus : on commence à avoir un gros catalogue, et il faut extraire de tout ça les chansons que vous aimez, celles qu'aime le public etc...Mais pour ce show, encore plus que pour les autres, on était obligé d'en jouer certaines: Whole lotta Rosie, Hell Ain't a Bad Place to Be, Back in Black, Shoot To Thrill...
Malcolm : TNT, For Those about to rock...
Angus: y'a les obligatoires?

11 :13 - Ressentez-vous les réactions de la foule, vous porte-t-elle?
Malcolm : oui bien sûr.
Angus : oui, s'ils ne bougent pas on devient des crocodiles (rires)
Malcolm : le rock est une symbiose et prend tout son sens quand le groupe est comme sur une planche de surf et se laisse porter par la foule.
Angus : c'est dur à décrire, il faut le vivre. Ils sont parfois plus bruyants que nous.
Malcolm : C'est là que la confiance prend le dessus sur le stress, c'est un vrai plaisir.
Angus : ça m'aide à baisser mon pantalon...

12:35 - Vous avez un moment préféré « de Brian » sur ce show ?
Malcolm : oui, quand il monte sur la cloche pour nous montrer tous ses talents. Faut dire qu'il faisait partie des parachutistes pendant son service (1).
Angus : oui, jusqu'à ce qu'on lui dise qu'il fallait sauter de l'avion, et en toute confiance ! (rires)
Malcolm : Cela dit, il aime vraiment swinger sur cette cloche.

13 :12 - Vous avez un moment préféré de Cliff sur ce show ?
Angus : Cliff est toujours tout en retenue
Malcolm : c'est vrai, il est toujours en retrait mais il est facile de sentir qu'il s'éclate. Le grand moment scénique de Cliff, c'est un sourire derrière ses cheveux (rires) mais c'est un sourire tellement vrai... Il aime que tout le monde soit en symbiose et s'amuse, ça détend tout le monde et décuple l'énergie de tous, on oublie tout. C'est ce qui s'est passé à Donington, malgré une pression un peu plus grande, on s'est tous éclaté dès les premiers accords passés.

14 :25 - Vous avez un moment préféré de Angus sur ce show ?
Malcolm : d'Angus ? waouh, un tas oui. J'aime toujours ses manières de finir les shows, il a une manière biblique de sonner.
Angus : (rires) oui, mais on était seuls sur scène rires..
Malcolm : de démon, il passe ange pour quelques instants, et on peut parfois voir les larmes dans les yeux des personnes dans la foule.

15 :11 - Vous avez un moment préféré de Malcolm sur ce show ?
Angus : des milliers mais particulièrement voir ses médiators se briser, surtout sur For Those about to rock avec les canons car il est suspendu à mes pirouettes pour caler la fin et je vois sa main droite effriter son médiator. Je peux même voir les cadavres de médiators autour de lui... partant au paradis des médiators (rires)
Malcolm : ou l'enfer?

16 :05 - Donington 91 est une date du the Razor's Edge tour. Que pouvez-vous nous dire sur cet album et sur ses chansons en live
Angus : je me souviens surtout de comment Thunderstruck est née, progressivement, à partir d'un petit riff venu par hasard sur une guitare acoustique. Elle s'est construite en plusieurs étapes. Je me souviens être au canada et revenir chez moi une semaine et retourner là bas avec encore plus d'idées dessus, comme ce guttural « Thunder ! » On avait accumulé des idées comme ce chant sur l'intro qu'on voulait depuis le début, et puis tout s'est emboîté. Mais ça reste quand même une chanson très particulière dans sa conception chez AC/DC.

18 :10 - Pour Moneytalks, vous aviez préparé des millions de billets à votre effigie.
Angus : oui, une très forte monnaie

18 :20 - Quoi, elle aurait dû être adoptée en Europe au lieu de l'euro ?
Malcolm : imaginez?10 $ contre un billet AC/DC dans la rue, on devrait en parler à notre Business Manager tiens?

18 :45 - Après Donington, vous avez joué à Moscou, au Tushino Airfiled, devant 1 million de personnes voire plus, était-ce différent de Donington ?
Angus & Malcolm : C'était fondamentalement différent.
Malcolm : ça avait un côté historique, le pays était en train de passer du communisme au capitalisme.
Angus : et quels meilleurs capitalistes que nous appeler ? (longs rires)
Malcolm : oui... d'ailleurs c'était un show gratuit... Tout le monde se sentait honoré d'être à Moscou et de présenter aux gens un vrai show rock'n'roll avec des lumières et tout le tralala, choses qu'ils n'avaient jamais vues avant. Imaginez-vous un peu, avant le show ils diffusaient des dessins animés Disney, Warner Bross, Bugs Bunny et Looney et les gosses n'avaient jamais vu ça avant. Quand on est arrivé sur scène, je suis sûr que certains ont cru qu'on allait leur tirer dessus avec les canons.
Angus : et deux armées faisaient la sécurité... Franchement, on a réalisé dès notre sortie de l'avion qu'on venait de débarquer dans un endroit très spécial.
Malcolm : D'ailleurs on s'est de suite faits escortés par la police et des « cosaques », des sortes de Hell's Angel de Russie ont débarqué et ont dit à la police qu'ils allaient s'occuper de nous. Ils nous ont en fait emmené au gig (rires)! C'était vraiment bizarre...
Angus : on s'est dit qu'on était kidnappés (rires)
Malcolm : arrivés à l'hôtel on s'est tous précipité dans nos chambres, l'hôtel était bourré de gars du KGB avec leur talkie-walkie à l'américaine et pas moyen de bouger sans qu'ils nous suive des yeux.
Angus : ils pensaient nous bluffer mais on avait très bien pigé qui ils étaient (rires)
Malcolm : pour en revenir à Donington, c'est juste incomparable, les gens en Angleterre ont l'habitude de voir des gros shows de rock'n'roll; c'était plus spécial à Moscou où on a écrit un peu de notre histoire car on avait été demandés par les jeunes : AC/DC à Moscou, en open air & gratuit. Une semaine après on était là. Ça allait au-delà du rock'n'roll.

23 :37 - Pour Donington, Il y avait une caméra spéciale en dessous de la scène, racontez-nous
Angus : une idée de Malcolm.
Malcolm : non non, j'ai juste dit que ce serait pas mal d'avoir Angus d'en dessous et David a dit banco.
Angus : et quand Malcolm lui a dit « pourquoi pas une caméra sur le manche d'Angus aussi » il a re-dit banco ! (2) Ils avaient pas les toutes petites qu'on fait aujourd'hui mais ils ont fait le maximum pour poser quelque chose de léger pour que je puisse encore jouer et bouger. Pour en revenir à la caméra d'en dessous, c'était une bonne idée et Mallet a d'ailleurs de suite mordu. Personnellement, ça ne m'a demandé que de vérifier que j'avais bien une double protection sous mon short...


25 :15 - Changez-vous votre comportement sur scène quand vous savez que c'est filmé ?

Malcolm : on a essayé de ne rien changer.
Angus : avec Mallet, c'est cool, il sait se faire discret en filmant, les caméras ne dérangent pas, on arrive à l'oublier facilement.
Malcolm : et puis il a ce talent cinématographique... D'une chose réelle, il en fait quelque chose de plus grand, de plus puissant. Pour le tournage du clip de Thunderstruck, on était dans un tout petit studio et quand on a vu ça sur le petit écran de contrôle, c'était dix fois plus gigantesque? il a vraiment l'oeil, il est créatif, ce gars se lève tous les matins avec de nouvelles idées.


27 :18 - Et concernant la grosse Rosie gonflable ?
Malcolm : ça vient de la chanson bien sûr du temps de Bon, en 74 à Melbourne. On était tout le temps fauchés et un soir que je traînais avec lui il m'a dit que deux filles - pas terribles mais bon... - étaient là et que leur offre était juste de dîner contre...
Après quelques blabla, le dîner et quelques boissons, Rosie a dit à Bon qu'il était à elle pour ce soir et je me suis cassé avec l'autre à la maison. Quand Bon s'est réveillé le lendemain écrasé contre le mur dans un lit simple et a essayé de se barrer, elle l'a attrapé et lui a dit qu'il aurait plus pour un plat... Quand il est revenu, il nous a dit qu'il fallait écrire un truc là dessus. On a écrit ça en trente minutes dans le studio et comme on avait quelques riffs en stock, dont celui de Whole Lotta Rosie, la chanson est vite née...
Dommage qu'on ait jamais eu d'argent pour avoir une Rosie gonflable à l'époque de Bon... mais quand Brian est arrivé on a décidé de mettre une grosse Rosie sur scène un peu comme pour avoir un morceau de Bon avec nous et pour qu'il se marre s'il nous voit d'en haut. Et puis les fans l'adorent.

29 :43 - Vous avez encore cette Rosie gonflable ? (3)
Malcolm : bien sûr ! on en a deux ou trois même. On la change à chaque tournée : on modifie ses habits, ses tatouages, par contre, elle ne maigrit pas, plutôt l'inverse, surtout des seins d'ailleurs...

30 :04 - Prévoyez-vous de la remettre sur scène ?
Malcolm : bien sûr, les fans l'adorent, elle cartonne, avec ses seins qui bougent au gré du vent...

30 :24 - Angus, on sait que vous souffrez de vertige et en même temps, on vous voit grimper sur des plateformes pour certains solos.
Angus : si j'ai l'uniforme, ça va. Mais de manière générale j'ai assez peur du vide. J'ai d'ailleurs peur en avion. Pendant un show, je ne regarde même pas par terre, je suis trop dans le gig pour me rendre compte de quelque chose. Quand je revois ce que j'ai pu escaladé je me demande des fois...

31 :31 - Quelles chansons vous permettent cela ?
Angus : Let There Be Rock, Whole Lotta Rosie... celles qui me portent, qui me donnent pas mal de libertés avec la guitare, celles qui me donnent un free pass vers la passerelle (rire)...

32 :22 - Avez-vous des préférences parmi les chansons :
Malcolm : les concerts vous les donnent au jour le jour... For Those About to Rock est toujours spéciale pour moi, monumentale. Mais il y a tellement d'autres grosses chansons... En fait, c'est selon l'ambiance, le lieu, le show. Parfois, The Jack remporte la palme, parfois Whole Lotta Rosie ou même Highway to Hell. Plusieurs éléments se compilent et font qu'un certain soir, une chanson est particulièrement grosse.
On a certaines chansons qu'on aurait jamais joué en live avant de les tenter une fois, What's Next to The Moon par exemple, qu'on a jouée quelques fois et qui a un potentiel énorme en live, tellement qu'on se demande pourquoi on ne la jamais jouée avant. A priori, on pourrait tout jouer en live de ce que l'on a écrit en studio...à l'exception de quelques unes peut-être quand même.. (rires)

34 :25 - L'équipement que vous utilisez sur scène est-il le même qu'en studio ?
Malcolm : Cliff, Phil et moi, on utilise les mêmes mais Angus change fréquemment à cause de le transpiration même si ça reste des SG souvent du même modèle et de la même année. De manière générale, studio ou live, ça sonne AC/DC de toute façon.

35 :25 - Après avoir visionné le show 12 ans après, quels sont vos sentiments ?
Malcolm : la jeunesse de la trentaine? (rires) et puis je ne me rappelais pas à quel point Angus pouvait bouger. La manière de filmer de David a bien rendu tout ça. La voix de Brian est superbe, le rendu est bon. J'avais pas revu ça depuis que la vidéo était sortie et c'est vrai qu'il y a une belle énergie sur scène, on s'en aperçoit encore plus avec le temps...


(1) Brian a souvent pratiqué le « balancement sur cloche » mais pas sur la vidée de Donington.
(2) Angus fait plutôt allusion là au clip de Thunderstruck, également réalisé par David Mallet - voir la suite de l'interview -
(3) La « journaliste » n'a pas dû visionner SUL Live.



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