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Vidéographie

PLUG ME IN : MIRACLE EN TROIS ACTES

C’est un triple miracle que nous offre Columbia Records. D’un coup, d’un seul, la maison de disques vient de ressusciter le mythe AC/DC en sortant un chef-d’œuvre appelé à devenir Culte car redonnant espoir à toute une horde de fans, lassés de ces années de disette et d’attente du tant espéré album, prévu enfin pour 2008 !
En un mot, Plug Me In déboule à point nommé !

Un coffret gros comme ça !

L’objet si convoité se dévoile enfin ; un si gros et beau coffret que l’on n’ose à peine l’ouvrir, tout juste l’effleurer. Il se suffirait presque à lui-même comme trophée tout de noir vêtu avec nos quatre lettres magiques et cet éclair qui transperce chacun de nous depuis tant d’années.
Le design dépouillé, trop sobre pour certains, rend parfaitement hommage au groupe. Pas de chichis, ni de fioritures… En bref : It’s only Rock’n’roll !
Mais puisqu’il faut bien l’ouvrir, ouvrons- le... !
Petit à petit, les trésors apparaissent ! Un magnifique livret de vingt-quatre pages, une affiche du concert de la tournée Highway to Hell, le backstage pass du For Those About To Rock Tour… Ainsi que tout le reste ! Les gestes sont fébriles, imprécis, la peur de froisser l’une de ces pièces sans doute !
Serait-ce un coffret DVD ou le Saint-Graal lui-même ? C’est à se demander puisque les trois DVD eux-mêmes en deviendraient presque accessoires devant cette avalanche de goodies !
Chaque pièce, chaque ticket de concert parait être unique, respirant le vécu, l’authenticité… l’histoire d’AC/DC en somme. Le collectionneur se surprend à éprouver une pointe de jalousie que ce coffret collector sortent à si grande échelle tant il aimerait être l'unique possesseur de ces objets, exactes reproductions d’éléments existants, et recréés spécialement pour l’occasion.
Mais pour combien de temps puisqu’il s’agit d’une édition limitée ?

 

Vous croyiez avoir tout vu de la période Bon Scott ? Grossière erreur…

Ce moment d’intense excitation passé, il faut tout de même se recentrer sur le principal : les trois galettes chromées qui ne demandent plus qu'à être insérées dans votre lecteur.
Non seulement pour préserver votre plaisir de découvrir vous-même les pépites du coffret, mais aussi de part la quantité de documents offerte, notre chronique restera non exhaustive. Nous voilà cependant partis pour un voyage long de plus de trente ans dans le DC’World !

Passons rapidement sur la médiocre qualité graphique et fonctionnelle des menus de ces trois DVD, indignes du contenant et surtout du somptueux contenu de ce coffret. Ces animations façon jeu vidéo des années 80 avec l’ambiance d’un bar glauque ne rendent pas vraiment hommage aux perles qu’elles sont censées annoncer.

AC/DC fait partie de ces Légendes dont chaque produit mis sur le marché est synonyme d’événement, tant leur présence et leur rôle dans le monde musical sont fondamentaux. Mais non content d’appartenir à ce cénacle très fermé des groupes légendaires, AC/DC possède sa propre légende. En effet, les six années durant lesquelles Bon Scott a occupé le devant de la scène (au sens spatial du terme) ont suffi à faire de ce chanteur une icône, un mythe. Et ce n’est pas manquer de respect à son successeur Brian Johnson que de souligner que Bon a été (et reste sans aucun doute) le père fondateur du groupe, tant son image et son rôle au sein d’AC/DC se font encore sentir quelques vingt-huit ans après sa disparition.

Plug Me In s’ouvre sur une période allant de 1975 à 1979, retraçant à sa manière et selon des documents insoupçonnés la première période du groupe. Le tout intégrant par la même des bonus dévoilant des raretés visuelles tout bonnement incroyables.
Pensez donc ! « High Voltage» tiré du « King of Pop Award » d’octobre 1975. Prestation télévisuelle du groupe sous la forme d’un semi playback où Bon, vêtu d’une superbe veste de costume de couleur bordeaux, faisant de lui un digne héritier de Monsieur Loyal, fait le spectacle à lui tout seul. Lorsque l’on sait que les apparitions du groupe drainaient une réputation d’offense à la (bonne) morale ; lorsque l’on sait que les autorités australiennes avaient catalogué le groupe d’élément néfaste pour l’éthique et la bonne conduite des jeunes citoyens australiens, alors cet accoutrement politiquement correct de Bon est sujet à diverses interprétations dont chacun se fera le seul juge.

Depuis longtemps disponible sous une version des plus médiocres quant à sa qualité d'image, la version de « It's A Long Way To The Top If You Wanna Rock&Roll » présentée ici remet les pendules à l'heure. Filmée le 21 février 1976 en Australie, cette version aussi semi-play back voit un Bon Scott vêtu d'un tee-shirt Superman et le groupe accompagné de jeunes filles directement sorties d'un roman à l'eau de rose. Un pur effet kitch aux accents Woodstockiens des années passées! Ce qui n'empêche que le groupe s'en donne à cœur-joie, puisque sans être un morceau des plus percutants de la discographie des Boys, la prestation offerte ici annonce déjà ce que seront les performances énergiques et électriques d'AC/DC dans un (très) proche avenir.

Qui l'aurait cru? Qui l'aurait imaginé, même dans ses rêves les plus fous? Qui aurait, ne serait-ce que pensé, avoir en sa possession une vidéo live de « School Days »? Que l'on se comprenne, cette reprise de Chuck Berry, interprétée régulièrement sur scène lors des premières années du groupe et aisément disponible sur bon nombre de boots audio, est loin d'être un standard d'AC/DC. Aussi, dans le créneau "rareté", voici sans aucun doute possible l'une des pièces maîtresses de ce coffret. Bien sûr, on pourra objecter que la qualité d'image et de son n'est pas exceptionnelle. Filmée du public et de coté de la scène, cette prestation live et noir et blanc du groupe relève plus du document retrouvé et sans prétention, mais pour tous ceux qui sont habitués à ce morceau sous sa forme audio, voici à présent les images. Bref, un document inestimable, qui, accompagné de « T.N.T. », nous renseigne, et à plus d'un titre, sur ce que pouvaient être les concerts d'AC/DC au début de l'année 1976.

Du 1er avril 1976 à fin juin de la même année, AC/DC s’est attaqué au sol britannique pour la première fois de son histoire. De club en club, de concert en concert, le groupe a progressivement et solidement affirmé sa personnalité. L’édition européenne de High Voltage (compilation des deux premiers opus australiens parus en 1975) renforçant l’invasion des Boys au Royaume-Uni. Aussi, quoi de plus évident que de clôturer cette première incursion par une prestation télévisuelle de « haute voltige » ! Pour certains fans, le « Rollin Bolan TV Show » du 13 juillet 1976 était déjà connu sous diverses formes. Que ce soit par le biais de bandes audio ou vidéo. Mais là, qualité oblige, les versions de « Live Wire » et « Can I Sit Next To You Girl » proposées ici valent le détour. L’Angleterre n’est pas l’Australie et Bon ne se fait pas prier pour exhiber ses tatouages, vêtu d’un tee-shirt en peau de léopard. La prestation du groupe est tout simplement hallucinante de sauvageries, de hargne, de puissance ! On pourrait se laisser croire que le contexte d’un plateau télé peut refreiner le potentiel énergique d’un groupe tant les enjeux entre une scène et une apparition télé sont différents, mais avec AC/DC il n’en n’est rien ! Tout est incisif, compact, direct et brut de décoffrage. Télévision ou pas, le groupe est entier, sincère, ne sachant ce qu’est la demi-mesure, donnant le ton de ce qu’a été et sera sa dimension scénique.

En décembre 1976, histoire de ne pas se faire oublier de son public australien, AC/DC retourne dans sa patrie d’origine, effectuant de la sorte une série de concert qui mènera le groupe jusqu’en février de l’année suivante. Pour information, il s’agira ici de la toute dernière apparition scénique de Bon Scott sur le sol australien. Le 5 décembre le groupe se produit au « Myer Music Bowl » de Melbourne. La version de « Baby, Please Don’t Go » extraite de ce concert et présentée ici est tout simplement apocalyptique ! AC/DC n’est plus musique, n’est plus Rock&Roll ! Bien au contraire, le groupe est devenu possession. Image même d’une violence canalisée sous la forme d’une entité se traduisant par le décibel et la hargne. Tout est là, mené par un Phil Rudd déboulant tel un bulldozer dont le moteur ne serait rien d’autre qu’un métronome infaillible ! Un must en matière d’énergie scénique !

Paru il y a quelques temps en import japonais édité par la BBC, le concert du « Golders Green Hippodrome » de Londres du 27 octobre 1977 se voit offrir une place de premier choix dans ce DVD. Appelé au dernier moment pour palier à la défection du groupe originellement prévu, AC/DC profite ici de l’occasion pour faire la promo de l’album Let There Be Rock, là encore, sous la forme d’une apparition télévisuelle, et ce, dans le cadre de l’émission « BBC Sight & Sound « . Il convient de resituer le contexte. L’émission en question, rendez-vous incontournable de l’époque sur la BBC, se voulait familiale, divertissante, touchant un large public populaire. Aussi, on peut aisément imaginer que la venue et la programmation d’AC/DC dans le cadre présenté puissent paraître un tant soi peu déplacées, voire décalées. Soulignons le, le public du jour n’est pas majoritairement le public d’AC/DC, et ceci se ressent fortement. Il ne faut pas s’attendre à une audience en délire, secouant la tête dans tous les sens, chantant avec le groupe, mais bien au contraire, à un public sage, courtois, poli, applaudissant entre chaque morceau. Alors bien sûr, on pourra poser la question : Mais qu’est-ce que AC/DC est venu faire dans un tel contexte ? Il ne faut pas oublier que l’année 1977 fait encore partie de cette période où le groupe a encore beaucoup de choses à prouver, et ce, même si aujourd’hui, un album comme Let There Be Rock fait figure d’incontournable tant dans la discographie des Boys que dans la musique en général. De plus, et comme Angus aimait à le répéter, AC/DC se produit partout où il est possible de jouer, peu importe le public, peu importe l’endroit. Rocker en est l’exemple parfait. La promenade d’Angus au travers de la foule serait tout simplement impossible aujourd’hui en de telles circonstances. D’ailleurs, profitant du contexte, Angus joue de ce public bien sagement assis, provoquant certaines demoiselles en désirant occuper leurs genoux. Ces extraits, non seulement nous présentent le groupe devant une audience particulière, soulignent également la sincérité du groupe à offrir tout ce qu’il y a au fond de leur musique. Public réceptif ou non, AC/DC se donne entièrement.

AC/DC n’est pas friand des albums live, on le sait. L’opus If You Want Blood You’ve Got It, unique témoignage live officiel de la période Bon Scott, a longtemps été la référence majeure en la matière. Témoignage reproduisant l’ambiance scénique des shows du groupe à la fin des années 1970. Il ne manquait plus que l’image ! Même si le double DVD Family Jewels proposait déjà un aperçu de ce concert mythique de l’Apollo Theatre de Glasgow du 30 avril 1978, avec « Riff Raff », « Fling Thing » et « Rocker », Plug Me In continue sur la même lancée avec trois autres morceaux, dont un inédit ne figurant pas sur le live officiel : « Dog eat Dog ». On notera que généralement les groupes se décidant à proposer un album live, sélectionnent, et c’est de bonne guerre, un concert issu de la fin de leur tournée. Le show étant rôdé, tout est là pour amener un produit digne de ce nom. Or, avec AC/DC, il n’en n’est rien. En effet, enregistré dans la cadre du « Powerage Tour », ce show de l’Apollo Theatre n’est ni plus ni moins que le quatrième de la tournée en question. Et pourtant, la maîtrise est là, tout comme elle l’est sur les trois morceaux suivants.
Issus du concert de l’ABC University de Colchester du 28 octobre 1978, et diffusés dans le cadre de l’émission « Rock goes to College », « Problem Child », « Sin City », « Bad Boy Boogie » nous présentent le groupe dans une salle que l’on devinera aisément être un amphithéâtre. Petitesse de la salle, scène amenant une promiscuité entre les membres du groupe, ces paramètres n’entachent en rien, une fois n’est pas coutume, la prestation du groupe. Bien au contraire, là encore, tout est réuni pour faire de ce show une débauche d’énergie sans limite. On notera qu’il s’agit ici du tout premier gig de la tournée promotionnelle de l’album live If You Want Blood.

On ne présente plus le classique qu’est « Highway to Hell ». Que ce soit le morceau ou l’album éponyme. Nous pourrions peut-être prenser, ce morceau étant entré dans le patrimoine de la musique rock, qu’il ne peut plus rien nous apprendre, et encore moins nous faire découvrir. Pourtant, la version présentée ici, a ceci de singulier qu’elle est la toute première version live délivrée par le groupe. Diffusé dans le cadre de l’émission « Countdown », ce concert voit Bon Scott inviter le public à montrer son plus beau sourire, car le show est télévisé.

Nous vous laissons vous régaler des bonus présents sur ce DVD non sans mentionner certaines interviews, certains looks et attitudes des boys (rhooo la coupe de cheveux d’Angus à l’aéroport de Sydney !) qui valent à eux seuls l’achat de cet objet.
Le tour d’horizon ne serait pas complet sans mentionner ce fameux scrapbook, recueil et collection impressionnante d’articles de presse et annonces découpés, tickets de concerts, affiches, pubs, toute l’histoire du groupe défilant sous nos yeux. On aimerait tant pouvoir faire un « arrêt sur image » pour lire plus attentivement… un peu frustrant au final.

Repus de ce premier DVD, il est temps de faire une pause, avant d’entamer l’ère Brian Johnson, gravée sur la deuxième galette. …Non, pas de pause, on y va tout de suite !
 

Vingt-trois ans de Brian et quelques oublis

Dans l'échelle des indicateurs du succès d'un groupe arrive souvent, après les Etats-Unis, le Japon ; et en cet hiver 1981, AC/DC, avec quatre dates nipponnes à l'agenda, ne dérogera pas à la règle. Si vous pensez, assez logiquement, qu'épuisés par des mois de tournée et intimidés par une culture nouvelle, AC/DC donna au Japon les gigs les plus calmes de son histoire, nous vous arrêtons tout de suite : les quatre chansons présentes sur ce DVD 2 sont tirées d'un des shows considérés comme les plus "endiablés" de la carrière d'AC/DC : celui du 5 février au Koseinen Kin Hall de Tokyo. Le DVD s'ouvre sur « Shot Down in Flames » (on se souvient qu'une rare touche d'originalité s'était glissée dans le clip promo de la même chanson dans laquelle Angus portait une casquette venant justement du Japon). Pour le coup, ce soir là à Tokyo, ni casquette pour Angus, ni béret pour Brian, l'ambiance est surchauffée, et Angus, met à peine quelque secondes pour dépasser la ligne blanche (au sens propre pour une fois..). « What do you do for Money Honey », « You Shook me all night long » et un « Let There be Rock » survitaminé viennent compléter cette page asiatique sur ce DVD2. Commençant pourtant à atteindre des sommets de notoriété outre pacifique, AC/DC sait trop qu'à chaque frontière c’est longue route vers le top, et livre ce soir là un show sans retenue (en témoigne la mobilité peu commune de Malcolm avec pourtant le poids d'une White Falcon sur le dos).

Les deux pistes suivantes, « Back in Black » et « TNT » sont extraites du show de Landover au Capitol Center du 11 décembre 1981, une présence qui ancrera définitivement ce show dans la liste des incontournables du groupe. Pour la première fois vraiment, on y retrouve un Brian en véritable frontman : bras levé, poing serré et trois pas en avant. AC/DC est au sommet de sa notoriété.

Vient ensuite la première grande rareté de ce DVD2: « Shoot To Thrill », enregistré à Houston en 1983, un enregistrement venu presque de nulle part pour notre plus grand plaisir puisque les qualités sonore et d'image y sont plus que correctes. Dans la continuité du show de Largo, on y retrouve un Brian très en avant, tant au niveau de sa mobilité qu'au niveau du mixage audio (mobilité parfois un peu au détriment de sa justesse.., on lui pardonnera).

Nous trouvons ensuite deux morceaux extraits des shows à la Joe Louis Arena de Detroit en 1983: tout d'abord « Guns For Hire », qui honorera dignement la faveur d'opener que le groupe lui fera sur la tournée Flick of the Switch puis « Dirty Deeds Done Dirt Cheap » (« This House in on Fire » est sur le DVD 3). Simon Wright a remplacé Phil Rudd à la batterie. On appréciera tout particulièrement le travail qui a été fait sur la qualité du son pour ce show là.

Suivent alors deux autres extraits de Flick of the Switch lors du concert de Landover - Capitol Center du 11 décembre 1983 : « Flick of the Switch » et un rare « Bedlam in Belgium » (inspirée des évènements du concert de Kontich en 1977) dont on savouvera l'intro.

Petit détail : n'êtes-vous pas un peu étonnés du nombre de concerts filmés professionnellement lors de la tournée américaine Flick Of The Switch '83 ? Detroit, Houston, Landover... et ces plans filmés en studio, puis en coulisse, ces images montées de la ville de Detroit, de la foule qui achète son billet... comment ne pas imaginer que le groupe avait bien l'intention de sortir un live à l'époque, assorti de sa cassette vidéo, projet qui ne vint jamais à son terme...

 

Les quatre extraits suivants nous renvoient plus de huit ans plus tard lors du « Razor's Edge Tour ». Si au niveau discographique, on ne peut vraiment déplorer l'absence des Fly on the wall et autre Blow up your Video, les tournées qui ont suivi la sortie de ces albums nous ont toutefois offerts de beaux spectacles. Oui, on aurait pris avec plaisir une version live de « Sink the Pink » ou de « She's got Balls » lors de cette tournée Fly on the Wall, sa scène et ses lumières très spécifiques, ou un « That’s the way if you wanna Rock’N’Roll » sur une des dates scandinaves particulièrement réussies du « Blow Up Your Video Tour ». Si un problème de place et de synthèse se posait, on ne peut cependant qu'approuver alors la décision de la production de passer outre cette période 1983-1989. Mais le manque demeure et enlève une cohérence certaine…
Renvoi donc à ce 28 septembre 1991 à Moscou sur lequel tout, ou presque tout a été dit.
Pour un saut temporel, c'est un vrai saut.. de kangourou. Du Joe Louis Arena et ses spotlights presque funky, on passe à la scène gigantesque des shows open air du « Razor’s Edge Tour » et ses gimmicks à foison. Et dire que devant presque un million de personnes, c'est en fait un peu le come-back du groupe en ce début des années 90 que le show de Moscou illustre ce soir là ...
Comme dirait un célèbre commentateur un soir de grande communion, mieux vaut peut-être laisser parler les images. Les extraits choisis sont des classiques : « Back in Black », « Highway to Hell », « Whole lotta Rosie » et « For those about to Rock ». La présence de ce gig n'est tout de même pas anodine, et prouve encore une fois à quel point elle constitue un point particulier dans la carrière d'AC/DC, en témoigne le nombre de plans consacrés à la foule.

Quel bonheur de retrouver ensuite ce « Gone Shootin ' » extrait de la session d'enregistrement dans les studios de la chaine VH-1 en 1996. Bonheur déjà, car le groupe ne s'était pas prêté à ce jeu depuis de trop longues années. Bonheur ensuite, car s'il y avait une chanson à ressortir de cette session, c'était bien celle ci. La proximité des plans dans cette ambiance enfumée rend la magie du groupe presque palpable sur un riff bluesy fouetté comme il se doit par un Phil Rudd de retour. Cette session intervient au milieu du « Ballbreaker Tour » dont les trois extraits suivants sont tirés (« Hail Ceasar », « Ballbreaker » et « Rock'n'roll ain't noise Pollution »). C'est la série de concert à l'Entertainement Center de Sydney en novembre 1996 qui a été choisie et quel choix judicieux. Ces trois extraits viennent à eux seuls venger un No Bull dont le mixage audio laisse un peu (beaucoup…) à désirer. Ces soir-là, il se dégage du groupe un alliage de puissance, de maîtrise, de blues et d'élégance, quel plaisir.

AC/DC au Stade De FranceDe fait, sur ce DVD 2, on retrouve alors des extraits tirés de concerts donnés sur les continents américain, européen, asiatique et océanique
Il y avait donc bien quelque chose de spécial dans l'air en ce soir de 22 juin 2001 au Stade de France et les présences de « Hard As a Rock » et de « Hells Bells » paraissent bien anecdotiques à côté du cadeau que représente l'unique version existante de « Ride On ».
L'ambiance y est, évidemment, magique. Le sol, jonché des milliers de pastilles dorées lancées lors de « For Those About to Rock », le groupe vêtu du maillot de l'équipe de France (y voir plus un clin d'œil au rapport particulier entre le public français et le groupe qu'un rapport avec le football), le petit mot d'introduction de Brian (This is a Bon Scott song..) apportent la touche émotionnelle faisant déborder le stade sur une chanson qui a elle seule y aurait de toute façon suffit. Si les plans sont moins aboutis que sur le DVD de Stiff Upper Lip Live, l'enregistrement offre tout de même de très belles prises de vue pour une qualité finale plus qu'honorable ! L'instant est là, l'émotion palpable, la lourdeur du riff et de la frappe de Phil retranscrite malgré un écho pas forcement des plus agréable et le sourire de Brian éloquent. En y regardant de plus près, on décèle même que la manie de Phil, d'ouvrir et de fermer la bouche au rythme de sa frappe, fait presque place à de la concentration pour retenir quelque chose qui a l'air de clairement lui monter au nez et aux yeux... comment ne pas regretter de n'avoir que ces trois extraits à se mettre sous la dent ?

Viennent ensuite deux extraits témoins de la mini tournée allemande de 2003. Au milieu du Circus Krone de Munich le 7 juin 2003, on se croirait revenus aux tout débuts du groupe, une salle à taille humaine, une ambiance surchauffée et « Stiff Upper Lip » et « Thunderstruck » comme témoins de cette soirée. On ne cache pas notre plaisir de pouvoir visionner cela.
La qualité du document ? Tout simplement superbe. Digne des plus grands concerts enregistrés du groupe, tout y est ! Le son fantastique et une réalisation éblouissante, le groupe en parfaite osmose avec ses fans dans un cadre somptueux. Le Fan, justement qui en sortira aux anges, certes, mais il retombera bien vite sur terre avec un sentiment tout à fait légitime de frustration en sachant qu’on ne lui a servi que deux morceaux alors qu’il existe l’intégralité de ce concert quelque part…

Ce DVD 2 se conclue sur le crépuscule de Toronto le 30 juillet suivant. « If You Want Blood », « The Jack » et « You Shook Me All Night Long » constituent un véritable pied de nez aux sceptiques sur l'avenir du groupe. Ce soir là, de l'avis de tout le monde présent, AC/DC a volé la vedette à ses co-headliners: un boogie indescriptible teinté d'humour et de feeling guitaristique dans une nuit chaude d'été canadien, on en deviendrait même apprentis poètes...

 

Et si on parlait des bonus ? Tiens oui, pourquoi pas ?

Pour la première fois de leur carrière lors du « Ballbreaker Tour », une vidéo de quelques minutes était projetée sur l'écran géant au dessus de la scène avant l'entrée du groupe. C'est donc l'intro « Beavis et Butthead » de 1996 qui nous est présentée. Du typique AC/DC, dans la continuité du livret intérieur de Ballbreaker et de ses illustrations...
Egalement mais sur le DVD3, le même concept vidéographique : « Angus Statue Intro » projeté lors de la tournée open air de l’été 2001 avec ses images involontairement et malheureusement prémonitoires qui ont été évincées du DVD Stiff Upper Lip Live en craignant à juste titre un tollé post traumatique du 11 Septembre 2001, mais pour lesquelles il semble désormais y avoir prescription.

Nous retrouvons également en Bonus, en plus des interviews d'Angus et Brian, des images inédites du concert surchauffé au Vorst Nationale de Bruxelles le 25 janvier 1981 ainsi qu’une autre d'Angus à l'occasion du Monster Of Rock de Donington 1984. Et on se demande pourquoi les hardos se sont toujours bouffés entre eux ? A voir David Lee Roth et Angus s’auto-congratuler, on comprend mieux.

Avoir la version de « Gone Shootin ' » aux VH-1, c'était déjà bien, mais avoir sa version répétée... c'est la cerise sur le gâteau. Lorsque Angus est interviewé sur l'alchimie dans le groupe et qu'il évoque les jams et processus d'enregistrement en studio, il lui vient toujours cette impression très propre à lui "and... it's cooking ". Une vidéo vaut parfois mieux qu'une traduction.

Les fans ont tendance à ne jamais être rassasiés, à vite oublier le côté exceptionnel d'une sortie ou d'un évènement. Pourtant, c'est bien une version de « Rock me Baby » avec les Stones (Leipzig, mini tournée allemande en open air) qui nous est offerte en Bonus. Qui aurait pu croire que cela arrive? Alors profitons-en ! Régalons nous de ces batailles de guitares où l’on voit les pères Richards et Wood reculer sous les assauts d’un Angus maître de la scène !

Quant au scrapbook, il continue l’histoire du groupe là où elle s’était arrêtée dans le DVD1. Là encore, énorme collection de documents papier qu’on adorerait voir plus précisément… Tiens, la période Fly On The WallWho Made WhoBlow Up You Video est représentée. Assez faiblement certes, mais quand même, elle existe, on commençait à en douter vu l’absence de documents vidéos dans ces DVD. Au fait, qui possède le ticket numéro 10016 de Bercy ’91 ?

 

On ne s’en lasse pas !

Nous ne saurions être complets sans évoquer en quelques lignes le troisième DVD inclus dans la version dite collector du coffret. Ceux qui ont opté pour une version 2 DVD sont priés d’aller directement lire la conclusion sous peine d’avoir certains regrets ! Donc, une troisième galette elle aussi des plus remplie, jugez-en.

Le grand intérêt de ce DVD est indiscutablement la présence de la majeure partie du concert de Houston, au Summit (1983) dont nous avons déjà pu avoir un court extrait sur le DVD2. Sans doute, la grosse surprise de ce coffret avec un enregistrement totalement méconnu et ce, même, par les plus érudits d’entre nous. On y retrouve donc par moins de huit morceaux tous enchaînés les uns après les autres pour notre plus grand plaisir. Angus agite sa tignasse, Brian hurle de toutes ses tripes, les fans de ladite période et du light-show « Rencontre du troisème type » du « Flick Of The Switch Tour » seront évidemment conquis.

On retrouve aussi d’autres tracks de toutes les périodes confondues, plutôt des continuités de concert déjà apparues sur les deux premiers DVD tels que « Bad Boys Boogie » enregistré à Glasgow en 1978, deux extraits supplémentaires du document de St Albans High School, ou un autre extrait de Detroit 1983 et… vous verrez par vous-mêmes ! Ah si quand même, un « Girls Got Rythms » de toute beauté enregistré lors d’une prestation télévisuelle en 1979 et la présence de « Highway to Hell » enregistré à Dublin en 1996 tiré directement des bandes diffusées sur les écrans géants présents dans la salle...
Cerise sur le gâteau, une magnifique version de « Let There Be Rock » enregistrée à Stuttgart en 2000 finira d’enfoncer le clou pour les plus sceptiques quant à l’intérêt d’acquérir cette version collector !
Et on ne vous a rien dit de cette répétition en studio de « Guns For Hire » avant la tournée qui s’annonçait…

 

Sept heures plus tard…

Il fût une époque où chaque passage télé d'AC/DC était un événement. Aujourd'hui, l'avènement de divers médias rend possible la consultation d'images animées des Boys instantanément. Le risque est d'affaiblir l'impact de la sortie officielle d'un produit de l'ordre du documentaire. Or, avec ce coffret DVD Plug Me In, il n'en est rien ! Tout est là ! Toutes les époques, abordées selon différentes facettes, s'offrent à nous, possédant ce potentiel de ravir jusqu'au plus acharné des hard-fans !

Cependant, et même s'il ne faut bouder notre plaisir, on regrettera quand même cette fragmentation de divers concerts. En effet, Family Jewels proposait déjà des extraits de concerts de Colchester et Glasgow 1978. Ce Plug Me In continue dans la lignée du parcellaire. Nous savons tous qu’AC/DC est avant tout un groupe de scène. Aussi, bon nombre d'entre nous auraient sans doute préféré un coffret, peut-être plus onéreux, ou plusieurs éléments différents espacés dans le temps, mais regroupant dans leur totalité l'intégralité des concerts quand ils existent tels que, par exemple, le Paris Stade de France 2001 ou le Munich Cirkus Krone 2003 ainsi que bien d’autres…

Au final, Plug Me In, qu’il soit en version 2 ou 3 DVD s’impose de toute évidence comme un Must Have, une pièce maîtresse indispensable, tant par l’extrême richesse de son contenu que par l’objet lui-même dans toute DVDthèque qui se respecte.

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