Bon SCOTT
Bon (Ronald Belford) Scott est un homme à tout faire dans tous les sens du terme. Avant de rejoindre AC/DC à 28 ans, il ne cesse de multiplier les aventures et les activités en tout genre : joueur de flûte, batteur, plongeur de haut vol, combat de rue, chauffeur, pécheur, mécanicien. Et au travers de toutes ces expériences, se révèlent les caractéristiques de Bon : le refus de l’autorité, la volonté de séduire et de s’affirmer, mais aussi un goût immodéré pour l’excès, pour le meilleur et pour le pire.
Été 65 : par amour du rock et des filles, Bon, tout juste âgé de 19 ans, décide de former son premier groupe Les Spektors. Parcourant la région de Perth et les maisons de la culture, il alterne avec John Collins les places de batteur et de chanteur pour mieux faire découvrir à une jeunesse endormie les premiers standards des Stones et des Beatles. La popularité est au rendez vous mais reste locale. Les Spektors s’associent alors aux Winztons pour former Les Valentines qui auront la chance d’ouvrir pour les Easybeats à Sidney. Bon Scott et Georges Young se croisent sans savoir encore à quel point ils deviendront un jour décisifs l’un pour l’autre.
1967, Bon et les Valentines s’installent tous ensemble dans une vieille maison de la banlieue de Melbourne. En plein Flower Power, ils forment une communauté hippie qui arrive difficilement à s’entendre et à survivre. Malgré quelques petits succès musicaux, les tensions augmentent et atteignent leur paroxysme en 1969 après une perquisition de la police et une condamnation pour détention de marijuana. Le groupe se sépare officiellement à l’été 70.
L’année suivante, Bon rejoint Fraternity, un groupe qui ne sera jamais à la hauteur des espoirs que la presse locale y avait mis. En 1972, Fraternity tente sans succès de percer en Angleterre. Vivant encore dans la dèche et en communauté, Bon boit de plus en plus jusqu’à un soir de février 1974 où un grave accident de moto lui vaut plusieurs jours de coma et plusieurs semaines d’immobilité.
Fin 74, il essaye de se rebâtir carrière, moral et physique. C’est ce moment que choisit Vince Lovegrove, ami de longue date, pour l’informer des difficultés que rencontre AC/DC avec leur chanteur Dave Evans. Accompagné de membres de Fraternity pour le soutenir, Bon se rend à une répétition des frères Young. Sa prestation lui vaut un enthousiasme et un engagement immédiat. Deux semaines plus tard, Bon est sur scène à Sydney pour son premier concert avec AC/DC. Bon peut enfin s’exprimer comme il le souhaite : il a carte blanche pour les paroles, et l’enregistrement d’un premier album en vue – High Voltage.
Bon met aussitôt ses qualités au service du groupe : son expérience, son talent d’écriture, sa gentillesse et une profonde passion pour le rock‘n’roll. Mais elles ne suffisent pas toujours à faire oublier ses difficultés avec la boisson et diverses drogues qui plusieurs fois déjà l’ont mis en danger de mort. Pourtant lorsqu’il monte sur scène sa présence est immense et sa voix aussi charmeuse que son sourire. Et la vie de Bon ne cesse d’osciller entre albums et concerts de plus en plus exaltants et excès de plus en plus inquiétants.
En 1979, avant le premier des concerts sold out à L’Hammersmith Odeon de Londres, Bon subit un lavage d’estomac avant de monter sur scène mais trouve pourtant la force de produire une prestation encore époustouflante. Malheureusement, et comme souvent, le flirt qu’entretient Bon avec les limites prend fin brutalement le 19 Février 1980.
Il laisse une œuvre immense et un groupe orphelin qui parviendra à se relever pour honorer son souvenir tout au long d’un album, et poursuivre sa carrière, qui en 1980, n’en était finalement qu'à ses débuts.