Paris, 23 mai 2015, review de GibsontheRocker | Highway To ACDC : le site francophone sur AC/DC

Concerts

Paris, 23 mai 2015, review de GibsontheRocker

Une semaine que les Boys ont fait leur retour en France, une semaine qu'on a communié avec eux et une semaine qu'on a eu pour se remettre de toutes ces émotions. C'est le bon moment pour moi de prendre le temps de vous faire partager la façon dont j'ai vécu cette journée inoubliable. Mais auparavant je tiens à remercier toutes celles et ceux qui ont fait prolonger le plaisir avec leurs photos, impressions et compte-rendus. :D J'ai également une grosse pensée pour Sébastien, que je ne connais que virtuellement comme la plupart d'entre vous et à qui je souhaite de profiter des autres concerts qu'il fera sur cette tournée, et pourquoi pas en France l'an prochain.

Samedi 23 mai, 7:45. Le réveil sonne enfin, c'est le GRAND jour. There's gonna be some rockin' at the show tonight and I can't stand still. Mes affaires sont prêtes depuis la veille au soir, plus qu'à ajouter les bouteilles d'eau mises au frais. Je vérifie une dernière fois que les deux billets de concert (un pour mon père, l'autre pour moi) sont rangées dans mon sac à dos. On prend les bouchons d'oreilles en se disant "Mieux vaut les amener mais au Stade de France je crois qu'on en aura pas besoin"...

10:30. On passe acheter des sandwiches pour le dimanche midi au Subway près de la cathédrale d'Orléans. Mon père commence à stresser qu'on loupe le train à cause de ce petit détour improvisé à la dernière minute.

11:35. Le train arrive enfin à la gare des Aubrais (à 3km d'Orléans), avec 12 minutes de retard. Je sors le Hors Série AC/DC concocté par l'équipe du magazine Rock Hard et, pour m'imprégner des événements et de l'ambiance du show de lancement de la tournée, je me délecte du premier chapitre consacré au concert d'Arnhem.

12:35. A la sortie de la gare d'Austerlitz, on croise un premier pèlerin. Vêtu d'un beau T-shirt représentant Angus en train de martyriser sa Gibson SG, le jeune homme vient assister à son premier concert d'AC/DC. Un point commun avec mon père qui, s'il est vrai qu'il connait le groupe depuis 1978 avec l'album live If You Want Blood, n'a jamais eu l'occasion de les voir sur scène (mais ça c'était avant). Le petit jeune ne sait apparemment rien du show qui l'attend ce soir (mis à part le line-up actuel et les classiques indéboulonnables). Je lui confirme que Rock or Bust et Play Ball font partie de la setlist de ce début de tournée et lui confie que Baptism by Fire également, à moins que, comme une rumeur venue de je ne sais où le prétend, on ait droit à un Rock The Blues Away filmé -- alors que le clip a déjà été tourné. Pour le reste je ne lui souffle mot, préférant lui laisser le plaisir de la découverte. D'ailleurs on traverse la route et c'est ici que nos chemins se séparent, lui poursuivant sa route vers l'Est et nous vers l'Ouest. "Bon concert, à toute à l'heure (peut-être)."

14:30. Après avoir rempli nos estomacs pour la journée dans un excellent restaurant indien et pakistanais (l'India Gate pour ceux qui ne connaissent pas), nous repartons en direction de la gare située à 300m de là puis, tel Hercule descendant aux Enfers, nous engouffrons dans le métro.

17:00. Après une promenade digestive dans le jardin du Luxembourg, nous arrivons à l'hôtel. Je demande qu'on mette les sandwiches au frais et je dépose mes affaires dans la chambre. Mon père en profite pour faire une sieste, exténué par la promenade de cet après-midi (je marche vite, même quand j'attends les autres qui sont derrière moi), par ce soleil de plomb et par la chaleur étouffante du métro et du RER bondés.

18:00. Nous voici dans le RER B en direction de La Plaine - Saint Denis. Ça commence à parler AC/DC : un mec vient les voir depuis Metz, un autre les suit depuis 35 ans... On sort enfin de là, ça y est nous apercevons le Stade vers lequel des milliers de personnes se dirigent comme s'il s'agissait d'un lieu saint un jour de grande affluence. Arrivés aux stands, j'offre un T-Shirt à mon père (après avoir patienté et négocié une place dans cet attroupement) puis nous buvons une bière pour célébrer cette belle fin de journée en perspective et nous rincer la gorge avant d'entrer, tout en nous approchant de la porte G.

19:00. Nous prenons place en tribune basse, bloc G5. La pelouse est pleine et les gradins sont biens garnis et vont se remplir jusqu'aux environs de 20:30.

19:30. Les Vintage Trouble entrent en scène. On tape du pied et on applaudit de bon coeur ce petit groupe plutôt sympa, qui fait dans un blues-rock teinté de soul très convaincant à défaut d'être original. Le son est correct, le guitariste est bon et le chanteur assure comme une bête, bougeant comme James Brown et nous chauffant en lançant des "AC...DC !!!" :diable:

20:55. On a profité de l'entracte pour aller aux toilettes (et on était loin d'être les seuls) et après quelques minutes où la tension est montée dans le public, la vidéo d'intro démarre. Pas de surprise pour moi, j'avais déjà vu quelques extraits des précédents shows sur Youtube. Mais quand même, ça produit son effet et, lorsque la fameuse météorite entre en collision avec la Terre et que, au milieu d'effets pyrotechniques stimulants, Angus envoie le riff de Rock or Bust, je jubile, levant les bras debout sur les marches et m'arrachant une première fois les cordes vocales. D'emblée nous nous voyons contraints de mettre les bouchons d'oreilles car le son est très fort et les fréquences douloureuses se font malheureusement entendre en permanence et ce jusqu'au 5ème titre. Après un Shoot To Thrill diablement efficace où le public est appelé à taper des mains en rythme et un Hell Ain't a Bad Place To Be toujours taillé pour la scène, vient l'heure du morceau favori d'Angus : Back In Black. Un classique qui nous fait furieusement hocher de la tête et nous fournit l'occasion de vérifier que le petit diablotin bouge encore pas mal. S'ensuit "une chanson du dernier album", Play Ball. Bof bof, autant sur l'album ce morceau filait la patate, autant là en live ça ne me fait pas bander. Un moment de faiblesse vite oublié par un DDDDC démoniaque à l'issue duquel Angus, déjà en sueur, nous gratifie d'un solo endiablé. Jouissif ! "Thunder !" s'écrie le stade entier au son de cet autre classique qui nous renvoie au Live at Donington, avec Chris Slade prenant toujours autant son pied derrière les fûts. Je garde cette image sur les écrans géants de ce batteur chauve hyper impliqué, qui veut vraiment en découdre. Une impression de retour en 1991 disais-je, encore renforcée par cette version quasi orgastique de High Voltage pour laquelle Angus a dû faire tomber la veste. Brian quant à lui prend vraiment du plaisir sur ce titre et nous aussi. Comme cela a déjà été exprimé par certains d'entre vous, il ne manque plus qu'une montée en puissance sur l'intro et un second solo au moment du break. Arrive Rock'n'Roll Train, que je ne pensais pas retrouver sur cette tournée il y a encore un mois et qui botte bien le train (jeu de mots :P), puis Hells Bells, encore un grand classique. Brian ne se suspend plus à la cloche et ce n'est pas + mal, de même que l'absence de The Jack et de son traditionnel strip-tease qui faisaient un peu retomber l'ambiance je trouve. On voit que le AC/DC 2015 a franchi encore un cap de maturité dans sa prestation et se concentre sur l'essentiel : la musique. A cela s'ajoute une scène + épurée, avec un lightshow superbe. Après un Baptism By Fire qui bouge pas mal et sur lequel j'ai chanté le riff à la sud-américaine (quoique Hard As A Rock, en son temps, fût aussi chanté de cette manière sur le continent européen), s'enchaînent les classiques incontournables et les morceaux qu'on avait pas oublié et qui sont de retour pour notre + grand bonheur. Le solo de You Shook Me All Night Long me donne comme toujours des frissons. Sin City permet de s'assurer que la section rythmique, menée de mains de maîtres par Cliff l'homme tranquille, Stevie le digne neveu de son oncle prodige et Chris le pilonneur, est encore redoutablement efficace. Shot Down In Flames me fait headbanguer comme un malade et, surtout, Have A Drink On Me, pas jouée depuis 30 ans et dépoussiérée pour ce Rock or Bust Tour, me met dans un état second. Un coup d'oeil vers le reste du bloc maintenant comblé (au sens propre comme au sens figuré) ainsi que vers la pelouse me rappelle où je suis et que l'ambiance ce soir est décidément très festive. A partir de TNT, le concert file à une vitesse ahurissante, de même que la cadence des morceaux. Whole Lotta Rosie est envoyée pied au plancher et Let There Be Rock, apothéose avant les rappels, nous donne une leçon de rock à tous. Encore une fois les 3 gars du fond donnent tout ce qu'ils ont. Angus peut se lâcher complètement, exécutant un solo d'anthologie sur les enceintes derrière le kit de Chris. Après une courte pause, le groupe revient pour nous achever avec LE hit ultime, Highway To Hell, où la foule de 75.000 personnes braille le refrain en coeur, suivi de For Those About To Rock, conclusion parfaite de ce show d'ors et déjà historique. Coups de canons ("Fire !"), final ravageur, feu d'artifice, derniers applaudissements et c'est fini. On reste quelques minutes, juste au cas où ils reviendraient jouer Gone Shooting en second rappel, puis il faut repartir. Gros embouteillage à la sortie pour rejoindre le RER, en 2009 j'avais pu me faufiler mais là impossible tellement on est les uns collés aux autres. Un petit groupe venu de Normandie me propose très gentiment de leur passer devant, ce à quoi je leur réponds que je viens des environs d'Orléans avec mon père et qu'on repart demain. Je décline donc poliment cette proposition, d'autant que les mecs vont rentrer dans la nuit.

Finalement mon père et moi arrivons dans notre chambre d'hôtel vers minuit, rincés, les pieds en morceaux et les jambes raides comme du bois, mais heureux de la belle soirée que nous venons de passer, totalement convaincus par la performance de notre groupe fétiche et la tête pleine de bons souvenirs pour les années futures.





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