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Powerage


L’une des qualités majeures de l’album Powerage repose sur la variété des chansons le composant. Le tout agrémenté d’une expression artistique et d’une clarté sonore imparables. Il s’agit sans doute ici de l’un des albums du groupe les plus appréciés des fans du monde entier, et par la même, de l’une des réalisations studios les plus accomplies d’AC/DC ;

Enregistré en Australie aux alentours de 1978, Powerage a eu également le mérite de diriger AC/DC vers les prémices d’une nouvelle période. Et ce, notamment par le baptême du feu du bassiste anglais Cliff Williams, qui, par son touché donne un nouveau calibre à la puissance d’AC/DC. Un quart de siècle plus tard, la fidélité de Cliff ne trouve de concurrents sérieux que dans la rigueur d’exemplarité de Malcolm Young (le membre fondateur du groupe) et son frère Angus, le guitariste soliste.

Comme ils l’avaient déjà magistralement fait avec les albums antérieurs au groupe, le grand frère George et son comparse Harry Vanda ont produit Powerage. Leur dernière production studio du groupe de la période Bon Scott.

L’association de ce duo se retrouve instantanément avec le morceau ouvrant cet album : « Rock&Roll damnation » où la touche de maracas et le soupçon de claps peuvent apparaître comme révélateurs et significatifs d’une attitude non chalande.

« Down payment Blues » contient une émotion créant une tension où Bon Scott par le feeling de son chant nous confine dans une ambiance sombre. « J’ai ma propre Cadillac, mais je ne peux me payer l’essence » est une phrase révélatrice de l’attitude d’un homme ne connaissant pas le juste milieu des choses. Les sentiments d’un homme partisan du tout ou du rien.

« Ne rien faire est très significatif pour moi » nous révèle encore la meilleure attitude à adopter pour gérer son temps libre. Et le solo déchirant d’Angus Young, débordant d’émotions, ajoute à ce « Down payment Blues » la touche finale d’une catharsis totale.

L’amour et la rupture sont les sujets principaux de « Gimme a Bullet ». Un morceau où les notes de la basse de Cliff Williams viennent s’enlacer au tempo medium du dit morceau. L’immense chagrin de Bon Scott déclamé ici est soutenu par une prose maudite « Donne-moi une balle de fusil pour que je morde dedans, quelque chose à mâcher. Donne-moi une balle de fusil pour que je la morde et je me dirai que c’est toi que je mords. »

Appréhendés dans leur ensemble, les 3 morceaux que sont « Riff Raff », « Sin City » et « What’s next to the Moon » nous offrent un lot de décibels où les musiciens ne nous laissent aucun répit, aucune chance de repos, et ce, que ce soit par la puissance des morceaux ou bien encore par la qualité de leur composition.

L’extraordinaire introduction de « Riff Raff » voit un Angus mettre en place une alternance avec la montée progressive d’une ligne de basse puissante et finalement rencontrer les accords de Malcolm. Le tout, signé par la marque de fabrique des frères Young. Un riff sanglant, joué à l’unisson. Ensuite, le groupe se fait plus discret pour laisser le libre champ à Bon Scott afin que celui-ci puisse déverser la force des mots habillant des couplets. C’est alors que ressurgissent les solos d’Angus, ajoutant encore et davantage de hargne à ce morceau qu’est Riff Raff. Morceau qui, lors du Powerage Tour qui s’ensuivra, ouvrira certains concerts du groupe.

Matraqué par le feeling et le groove du batteur Phill Rudd, « Sin City » nous raconte les déboires des joueurs et de leur soif de « Lambourginis, caviar, dry martinis, Shangri-La » dans un contexte, un monde où tout se donne, mais également où tout se prend. Le tout arrangé de façon subtile où la version live intégrant tous les éléments d’AC/DC, du feeling d’Angus, de son touché sur les cordes, des notes de basses de Cliff aux transitions des instruments polyphoniques avec la caisse claire et la grosse caisse de Phil, fait de « Sin City » une pièce majeure des concerts d’AC/DC ;

« What’s next to the moon » (intitulé “Next to the Moon” sur le 1er pressage australien) est singulier dans la discographie d’AC/DC; Il s’agit ici d’une poésie bien particulière où la structure musicale se présente de façon surprenante. Structure musicale constituée de motifs guitaristiques accompagnant la frappe de Phil et son rythme digne des tam-tam vaudou. Le tout saupoudré par les phrases énigmatiques de Bon tel que « Superman et son corps céleste ne sont pas en ville, mais viens ici chérie, je vais arranger ton affaire, et tu vas mettre du temps à reprendre tes esprits.» L’autre aspect surprenant de What’s next to the Moon et ajoutant à la dimension dramatique du morceau repose sur ce chant à l’unisson de Bon, Malcolm et Cliff lors du dernier couplet. Enfin, que penser de cette phrase de Bon, lâchée lors du solo de guitare clôturant le morceau, et invitant à se demander si ce n’est le ciel, alors c’est que nous sommes proche de la fin ?

Gone shootin’ nous offre un instant de répit, ponctué par un solo d’Angus empreint de rhythm&blues. Quant à Up to My neck in You, voici un titre dans la pure lignée de Rocker ! Le titre souligne encore et toujours l’art de Bon de manier le double sens.

Powerage s’achève avec l’électrifiant Kicked in the Teeth. Un rock culminant au plus haut degré et donnant à AC/DC la valeur d’une sigularité qui pouvaient faire défaut à la majorité des groupes de rock de l’époque, voire, ceux des années suivantes.

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